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Gabon: il écope de 10 ans d’emprisonnement pour avoir abusé de 3 fillettes

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Christ Moussavou Nzengue, un compatriote âgé d’à peine 26 ans, laveur de corps dans une pompe funèbre a été reconnu coupable par la Cour criminelle de Libreville de viol sur mineurs de moins de 15 ans et du délit d’attentat aux moeurs sur mineures. En détention préventive depuis 2014, année de la commission de l’infraction, ce jeune homme quelque peu déséquilibré a bénéficié de larges circonstances atténuantes puisqu’il n’a écopé que de 10 ans d’emprisonnement et 400.000 FCFA d’amende.

L’affaire Ministère public et Nzimbou Assoumou Darla contre Christ Moussavou Nzengue a connu son épilogue ce vendredi 11 février 2022 durant la session criminelle. Le mis en cause, âgé de 19 ans au moment des faits, est un jeune adulte mis en marge de la société. Preuve de ce délaissement, le prévenu aurait arrêté les études au niveau CP1 et ce, au lendemain du décès de son géniteur. Abandonné au village, il y passe son enfance et son adolescence en accompagnant sa grand-mère au champ à un âge où ses autres frères et sœurs sont scolarisés à Libreville où vit sa génitrice.

Appelé à la barre pour ressasser son histoire par la présidente du tribunal, le mis en cause s’est livré. « Je suis venu à Libreville grâce à des amis. Après je suis parti vivre à Likouala chez un de mes amis avec qui je partageais la chambre. J’étais bien jusqu’à ce que le mauvais esprit est revenu », a-t-il indiqué tout vêtu de blanc. Interloquée, la magistrate désire en savoir plus le fameux esprit qui l’aurait animé. « L’esprit là me pousse à vouloir coucher toutes les femmes qui passent et une fois que je suis devant elles, mon sexe retombe », a-t-il souligné.

Une déclaration qui a fait réagir la salle éberluée par l’innocence dans la voix du prévenu. Sous la pression du ministère public désireux d’arriver au fond de l’affaire, la présidente de la Cour, aidée de Me Charles-Henri Gey Bekale, a demandé à Christ Moussavou Nzengue de relater les faits pour lesquels il est derrière les barreaux. « Le 9 février 2014, je suis rentré aux environs de 20 heures et personne n’était à la maison. Je suis allé dans la chambre où les enfants dormaient. J’ai enlevé son slip et je suis monté sur la plus grande », a-t-il indiqué.

Avant de préciser qu’il avait préalablement procédé à des attouchements sexuels sur les gamines de 4 et 6 ans. « J’ai mis les doigts mais ça ne rentrait pas. », a-t-il déclaré. Causant l’ire de l’assistance qui ne semblait pas cerner le personnage. D’ailleurs, ajoute-t-il « quand j’ai fini de pénétrer la plus âgée qui avait 9 ans, elle s’est réveillée en sursaut et s’est débattue avant de sortir me dénoncer », a-t-il conclu. Tout en omettant de préciser qu’il a tenté de la soudoyer en lui remettant 1000 FCFA.

À l’écoute de ces déclarations, le ministère n’y est pas allé par 4 chemins en sommant la Cour de faire preuve de sévérité envers ce présumé prédateur sexuel. Pour le Procureur général, « en entrant dans la chambre et en caressant les deux plus jeunes avant de plonger sur l’aîné, il est clair qu’il y a surprise et intention de passer à l’acte ». Le crime étant constitué et les attouchements avérés donc un attentat aux mœurs. En lui reconnaissant des circonstances atténuantes. Elle a requis 15 de réclusion criminelle assortie d’une amende de 5 millions.

Pour sa part, Me Charles-Henri Gey Bekale s’est mué en psychanalyste en mettant à nu la défaillance du système judiciaire et social qui créerait des « petits monstres ». En admettant la culpabilité de son client, l’avocat au barreau du Gabon a interpellé toutes les forces vives de la société sur le cuisant échec dans l’encadrement de la jeunesse. Dont sont victimes plusieurs adolescents, notamment Christ Moussavou Nzengue. Pour lui, ce jeune compatriote est un être à réinsérer et cela passerait par l’administration d’une peine souple qui lui permettrait de se réintégrer après 8 ans passés derrière les barreaux où il s’est fait baptiser et a demandé pardon à la société.

Une plaidoirie touchante qui a ému le jury composé de 3 femmes et d’un homme. Même ressentiment de la part du président de la Cour criminelle qui au moment de prononcer le verdict a souligné « grâce à l’excellence plaidoirie de ton avocat ». Une manière d’humaniser ce procès. La Cour a reconnu Christ Moussavou Nzengue coupable du crime de viol sur mineurs et du délit d’attentat aux mœurs sur mineures dont les peines sont contenues aux articles 256 et suivants du Code pénal, ce dernier a écopé d’une peine de 10 ans d’emprisonnement assortie d’une amende de 400.000 FCFA. Il devrait tout logiquement être libre en 2024.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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