Niger : sous pression, les États-Unis actent le retrait de ses troupes à Agadez
Décidément, le désamour entre les États du Sahel et les occidentaux n’est pas prêt de trouver un épilogue bien heureux. La preuve une fois de plus avec la décision prise le vendredi 19 avril dernier par les États-Unis de procéder au retrait de son contingent militaire du Niger, sur demande du régime de Niamey.
En effet, ce divorce forcé entre Washington et Niamey fait suite aux manifestations organisées le samedi 20 avril dernier et qui a réuni des milliers de personnes à Niamey pour exiger le départ sans délai des troupes américains. Une manifestation organisée à l’initiative notamment d’un regroupement d’une dizaine d’associations qui aura finalement obtenu gain de cause.
Une présence militaire américaine illégale au Niger
Ainsi, le numéro deux de la diplomatie américaine, Kurt Campbell, a accepté la demande des autorités nigériennes lors d’une rencontre à Washington avec le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine. Ledit accord prévoit l’envoi d’une délégation américaine au Niger dans les prochains jours pour s’accorder sur les détails du retrait de ces troupes engagées dans la lutte antijihadiste. En mars dernier, le Niger avait dénoncé l’accord de coopération militaire signé en 2012 avec les États-Unis, estimant que celui-ci avait été « imposé unilatéralement » par Washington et que la présence américaine était désormais « illégale ».
À noter que plus de 1 000 soldats américains présents au Niger sont engagés dans la lutte antijihadiste au Sahel et disposent d’une importante base de drones à Agadez au nord du pays. Il faut souligner qu’après le coup d’État contre Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023, le régime militaire avait demandé également le départ des soldats de l’ex-puissance coloniale française. Les derniers soldats français ont quitté le pays fin décembre et le 10 avril.
