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Port-Gentil : des détenus passent le BEPC, un espoir de réinsertion

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En rupture avec une vision strictement punitive, la maison d’arrêt de Port-Gentil s’affirme comme un levier de réinsertion sociale. En témoigne la participation de cinq détenus à la session 2025 du Brevet d’études du premier cycle (BEPC), sous l’impulsion des autorités pénitentiaires et éducatives.

Alors que le système carcéral gabonais est souvent pointé du doigt pour ses conditions de détention, la maison d’arrêt de Port-Gentil tente de renverser la tendance. Cinq jeunes détenus ont été autorisés à se présenter aux épreuves du BEPC cette année. Une démarche saluée pour sa portée symbolique et son impact concret sur la réinsertion des personnes incarcérées.

Des salles d’examen aménagées dans l’univers carcéral

Sous la supervision conjointe des autorités judiciaires et du ministère de l’Éducation nationale, les examens se déroulent dans un espace dédié à l’intérieur même de la prison. La salle d’examen a été aménagée de manière à garantir le calme, la propreté et la sécurité. « L’objectif est de mettre les candidats dans les mêmes conditions que ceux des établissements classiques », précise une source administrative.

En parallèle, cinq autres détenus passent le Certificat d’études primaires (CEP), preuve que la politique de scolarisation en milieu carcéral gagne du terrain. En effet, selon les responsables pénitentiaires, nombre de détenus mineurs ou jeunes adultes sont éligibles à ces examens nationaux, la scolarité restant obligatoire jusqu’à 16 ans.

Un engagement personnel et institutionnel pour l’avenir

Ces détenus candidats au BEPC ne se contentent pas de remplir une formalité : ils s’investissent avec rigueur dans leur préparation. « Étudier derrière les barreaux, c’est une manière de garder espoir, de ne pas se laisser engloutir par la prison », confie l’un d’eux. Pour la direction de la prison, ces efforts sont à valoriser, car ils traduisent une volonté claire de réinsertion.

À la tête de cette dynamique, le commandant Jean Jacques Ona Mbégha, directeur de l’établissement, a multiplié les initiatives en partenariat avec les ONG, les églises, et les services publics. « Nous voulons que la prison devienne un lieu de reconstruction personnelle, pas seulement de punition », explique-t-il.

L’éducation comme levier de réinsertion

Déjà en 2021, cinq détenus avaient présenté le BEPC à Port-Gentil. Cette continuité démontre la volonté politique de faire de la prison un espace d’apprentissage. Pour l’État gabonais, il s’agit d’inscrire ces actions dans une logique de réduction de la récidive et de réhabilitation durable.

Dans un pays où le chômage et le décrochage scolaire frappent lourdement les jeunes, l’engagement pour l’éducation carcérale est un signal fort. Offrir un diplôme, c’est offrir une seconde chance. Pour ces détenus, passer le BEPC, c’est plus qu’un examen : c’est le premier pas vers une liberté retrouvée, et peut-être, une vie réinventée.

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