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Gabon : Bilie-By-Nze, nouvelle figure Républicaine de l’opposition !

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Si au lendemain de la prise de pouvoir des militaires le 30 août 2023, plusieurs personnalités politiques ont fait le choix de la compromission et de collaborer avec le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), certains acteurs politiques semblent décidés à rester constants dans leur positionnement. C’est le cas de l’ancien premier ministre Alain Claude Bilie-By-Nze qui, à travers ses dernières prises de parole, s’érige peu à peu comme l’une des personnalités politiques dont la voix dissonante pourrait constituer un contrepoids au béni-oui-ouisme et au larbinisme qui semble désormais s’emparer de la classe politique gabonaise. 

S’il s’était montré silencieux et très réservé plusieurs mois après le coup d’État perpétré par les Forces armées gabonaises (FAG) l’enfant terrible du canton Ntang Louli, semble reprendre peu à peu du poil de la bête. Une posture offensive qui s’inscrit semble-t-il dans la volonté du dernier premier ministre du président déchu Ali Bongo Ondimba de contribuer au débat politique qui des mois durant aura été quelque peu ostracisé par l’euphorie née du coup d’État sinon muselé par la volonté de certains politiques de se voir nommer au sein des institutions de la Transition. 

Très méticuleux, sa première sortie le 05 avril dernier avait été l’occasion d’évoquer la crise profonde dans laquelle sombre le Parti démocratique gabonais (PDG) s’érigeant en rassembleur de l’ancien parti au pouvoir. Une sortie qui avait été également l’occasion de livrer sa position sur la transition qui selon lui est loin de porter les fruits escomptés. « Malheureusement, il y a une tentation forte à reproduire, les erreurs du passé, la gouvernance du passé, qui est d’ailleurs décriée par les uns et les autres sur les réseaux sociaux. Si la révolution mange ses enfants, la transition a tendance également à trahir ses promesses », avait-il lancé sur les ondes de Radio France international.

Des prises de position de plus en plus forte

D’ailleurs, conscient de son rôle d’aiguilleur dans la flopée de salamalecs dans laquelle s’illustrent désormais les anciens acteurs de l’opposition, Alain Claude Bilie-By-Nze n’a pas manqué de critiquer certaines actions mises en œuvre par le Comité pour la transition et la restauration des institutions relevant un écart entre les promesses faites par les militaires au pouvoir et la gouvernance mise en œuvre. Une position qu’ont d’ailleurs soutenue les anciens candidats à la présidentielle, Pierre Claver Maganga Moussavou et Albert Ondo Ossa. 

En outre, près d’un mois après la clôture du Dialogue national inclusif, l’ancien premier ministre a tenu à livrer son verdict concernant les conclusions de ces assises. Sans ambage et dans un brûlot qui fait l’actualité, ce dernier a estimé que le Rapport général du Dialogue national Inclusif s’apparentait plus à « un appel intentionnel à l’exclusion et à une chasse aux sorcières ! ». Si depuis la fin des assises, les acteurs politiques se limitent à critiquer les propositions touchant au droit des partis politiques, Alain Claude Bilie-By-Nze dans son analyse, dissèque les conclusions susceptibles de détricoter la cohésion nationale et le vivre ensemble. 

Passant de la question de la nationalité qui selon lui a été abordée de manière inappropriée avec des propositions au ras des pâquerettes, à celle du choix d’un régime présidentiel qui pourrait « accentuer les dérives du pouvoir personnel fortement contestées par certains hier, et déjà perceptible dans la gouvernance actuelle ». Alain Claude Bilie-By-Nze qui s’érige désormais en figure républicaine de l’opposition à l’actuel pouvoir estime que maintenant la balle est dans le camp du CTRI qui a « la responsabilité de tenir son engagement pour une Transition inclusive, démocratique et apaisée ». 

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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