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Turquie : Farese Koumba, un étudiant gabonais séquestré puis incarcéré à Istanbul

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Âgé de seulement 23 ans, Farese Koumba Koumba vit assurément les heures les plus sombres de sa vie. En effet, l’étudiant installé à Pendik a été incarcéré le vendredi 17 juillet 2023 à la maison d’arrêt Istanbul Valiligi Il Göç Idaresi Müdürl Tuzla Geri Gönderme Me. Il lui est reproché d’être de même nationalité qu’un certain Madhy Ndoutoumou-Ndong, auteur de vol aggravé.

Parti au pays de Recep Erdogan en 2021 pour y poursuivre ses études supérieures, Farese Koumba Koumba ne savait pas que sa deuxième année de langue serait infernale. En effet, réputé studieux et distingué, à l’American cultural school of Pendik branch, l’intéressé verra son séjour paradisiaque transformé en cauchemar le mardi 4 juillet 2023. Récit.

Du contrôle de routine à la séquestration à Tuzla

Tout serait parti d’un simple contrôle de routine à Pendik. Sur le chemin de l’agence de voyage, Farese Koumba Koumba est interrogé par les éléments de la Police. Ayant oublié son titre de séjour en chambre, le jeune étudiant sollicite l’aide de son co-locataire. Seulement, les agents ne sont pas très patients.

C’est alors qu’il est conduit à Tuzla pour défaut de carte de séjour. Ce qui n’est pas vrai. Toujours est-il qu’il sera quasiment séquestré puis interrogé par les agents. Son bon niveau en langue lui permet de s’expliquer. Téméraires les policiers lui confisquent son téléphone et 500 dollars prévus pour l’achat du billet d’avion.

Début du cauchemar pour Farese Koumba Koumba

Alors qu’il est délaissé à Tuzla loin de sa demeure, Farese Koumba Koumba est surpris de voir ses bourreaux revenir. C’est alors qu’ils le questionnent sur ses liens avec Madhy Ndoutoumou-Ndong. Serein, il répond qu’il ne s’agit que d’un compatriote avec qui il joue au football.

Cette version pourtant vraie ne sera pas validée par les enquêteurs. Ces derniers lui intiment l’ordre de contacter Madhy Ndoutoumou-Ndong. A bout du fil, le mis en cause rassure sur le remboursement des 2500 dollars. 72 heures après, Farese Koumba Koumba a été transféré dans une maison d’arrêt à Istanbul.

Un abus d’autorité sur fond de racisme

C’est ce qu’on est tenté de déduire tant les faits n’accablent aucunement le jeune Farese Koumba Koumba. C’est plutôt Madhy Ndoutoumou-Ndong qui a bénéficié d’une erreur commise par une caissière de Western Union. Cette dernière aurait renseigné l’envoi vers le Maroc en dollars plutôt qu’en Livres turcs. Envoyant 2500 dollars plutôt que 2500 LT. 

Réceptionnant les sous, la petite amie de Madhy Ndoutoumou-Ndong aurait décidé de ne pas restituer les sous. Aussi, avec son petit ami ils ont décidé de s’installer au Maroc. Quant à Farese Koumba Koumba, il serait donc incarcéré pour le seul fait d’avoir la nationalité des mis en cause et d’avoir été en contact avec l’un d’eux quelques semaines auparavant.

Une complicité de la famille de Madhy ?

Si Henri Paul Koumba Koumba continue de cravacher pour blanchir son fils, il se heurte à la mauvaise foi du couple en cavale à Fès au Maroc. Des messages vocaux émis par le présumé voleur témoignent de son intention de vivre en fugitif. La mère de sa petite amie aurait choisi de jouer le jeu.

Installée à Alenakiri, cette infirmière à la CNSS, aurait clairement refusé de communiquer le contact des parents de son gendre. Alors que cette démarche visait à s’organiser pour trouver une issue amiable. À l’heure où nous couchons ces lignes, un innocent Farese Koumba Koumba est incarcéré sans que l’ambassade du Gabon ne veuille lever le petit doigt. 

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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3 commentaires

  1. Nul ne peut être responsable d’un fait qui n’est pas le sien, sauf ici à relever une complicité. Or, ce n’est pas le cas. C’est du racisme et un abus de droit….Quant à l’issue à l’amiable, on se demande bien laquelle tant le nœud du problème est l’application des principes généraux du droit en Turquie. Le problème est donc entre le Gabon et la Turquie et non entre les familles!

  2. C’est dans ce genre de mano à mano qu’on lit la force d’un état. Si nos ambassadeurs ne se préoccupent pas de leurs ressortissants, on ne peut qu’assister à des abus en permanence des états qu’on croit à tord, que ce sont des partenaires de choix. Des pistes de resolutions existent pourtant: faire des pressions politiques constantes et résolues, appliquer le principe de réciprocité, rompre toute collaboration avec des états barbares etc…
    Même l’Union Européenne tard à intégrer la Turquie et nous nous empressons de collaborer avec eux! Je comprends pas du tout ceux qui nous gouvernent. comment résonnent-ils au juste?

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