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SEEG : malgré les 600 millions injectés dans la «brigade bleue», le problème des fuites d’eau demeure

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Lancée en 2019 avec l’ambition de réduire drastiquement le phénomène des fuites d’eau, à l’origine du stress hydrique que subissent les populations gabonaises notamment celle du Grand Libreville, la « brigade bleue » de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) n’a pas eu l’effet escompté. Bien au contraire, quatre ans après et 600 millions de FCFA investis, le problème reste entier et s’est même accentué, aggravant au passage le phénomène des nids de poule dans la capitale gabonaise puisque plusieurs fuites sont à l’origine de la dégradation des voiries urbaines. 

Annoncée à grands renforts de communication en fin 2019 par la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) alors dirigée par Gervais De Souza, la « Brigade Bleue », dont la mission principale était la réparation des fuites d’eau déclarées par les populations dans la commune de Libreville et ses environs, est loin d’avoir obtenu les résultats escomptés. Malgré les 600 millions de FCFA décaissés pour sa mise en œuvre, cette opération aura peu à peu, pris des allures de miroir aux alouettes voire de détournements de fonds puisqu’à ce jour, aucun bilan de cette opération n’a été dressé. 

En effet, avec sept équipes techniques composées « d’agents expérimentés », qui étaient censés intervenir au quotidien pour la réparation des 200 fuites d’eau par jour en moyenne, la fameuse brigade s’est très vite estompée avec la venue aux affaires d’Alain Patrick Kouma. Ce dernier qui était déjà le quatrième responsable nommé dans cette structure, moins de trois (3) ans après sa réquisition par l’Etat gabonais, a balayé ce projet d’un revers de la main pour miser sur un projet à plus de 10 milliards de FCFA. Projet dont on ignore là aussi les résultats faute de bilan. 

Avec pour ambition de réduire le stress hydrique que subissent les populations, cette brigade a donc vraisemblablement été un échec pour la SEEG et une énième perte financière. Alors que le pays perd chaque année plus de 200 000 m3 d’eau du fait de la multiplication de fuites d’eau, l’échec de ce type d’initiative interroge sur la capacité de l’entreprise désormais dirigée par Joël Lehman Sandoungout, à résoudre les problèmes de ses clients, elle qui dispose d’un monopole jamais remis en cause. 

Gérant à la fois l’eau et l’électricité avec respectivement près de 200 000 et près de 400 000 abonnements, le tout pour un chiffre d’affaires de 243,6 milliards de FCFA en 2021, la SEEG peine donc à assurer ses missions. Elle qui n’hésite pas à gonfler indûment sa masse salariale qui a atteint plus de 47,5 milliards de FCFA en 2021, alors que sur la même période les investissements se chiffraient à  21 milliards de FCFA contre 49,1 milliards de FCFA en 2019, devra se résoudre à améliorer sa gouvernance afin de pouvoir améliorer son rendement et sa valeur ajoutée. 

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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