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Gabon : pour Moody’s, les sanctions régionales « augmentent le risque de manque de liquidités »

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Malgré les nombreux signaux positifs envoyés par les autorités de transition avec notamment la « libération » de l’ancien président Ali Bongo Ondimba, les sanctions sous régionales qui ont suivi la prise de pouvoir du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), viennent de révéler leur premier impact, avec la dégradation de la note souveraine du pays. Bien qu’elle ne soit pas alarmante dans le fond, ce passage des perspectives économiques de « stable » à « négatives », fait peser de nombreux risques. 

Accueilli avec une certaine ferveur populaire, le coup d’État militaire du 30 août dernier a causé quelques remous dans la sphère économique gabonaise. Malgré les assurances du nouvel homme fort du pays, Brice Oligui Nguema, cette situation qui a notamment entraîné la suspension du Gabon des principales institutions sous régionales, fait aujourd’hui peser « un risque de manque de liquidités » selon l’agence de notation américaine Moody’s. Agence qui, au passage, vient de faire passer la note souveraine du pays de « stable » à « négative ». 

Moody’s craint une dégradation du tissu politico-économique

En effet, compte tenu du fait « qu’une amélioration de la note est peu probable à court terme » et surtout au regard « des risques accrus » qui pèsent sur notre tissu politico-économique, les perspectives du pays en matière de respect de ses engagements ont logiquement été soumises à rude épreuve ces dernières semaines. Toute chose qui pourrait aggraver la situation de l’endettement, quand on sait que tout risque aussi infime soit-il, peut entraîner une hausse non négligeable des taux d’intérêts sur les marchés internationaux. Des taux dont la fluctuation a un impact considérable sur les charges de la dette. 

Aggravant naturellement les risques de liquidité gouvernementale, cette situation politique pourrait, si elle n’est pas stabilisée et que la transition ne se déroule pas de manière ordonnée, dégrader un peu plus la note souveraine actuelle qui se situe à Caa1. À charge donc à l’actuel premier ministre, de faciliter un dialogue inclusif pouvant d’ici 24 mois, aboutir à une transition apaisée et un retour à l’ordre constitutionnel, ce qui pourrait faciliter un retour du Gabon dans les différentes institutions dans lesquelles il est parti prenante.

Andy Marvine Nze

Fils de Lambaréné, passionné d'écriture et féru des réseaux sociaux, qui a à cœur d'informer sur l'actualité gabonaise et internationale. Avant j'étais chef de classe, maintenant je suis titulaire d'un Master en Sciences Politiques et relations internationales

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