Gabon : l’épilepsie, une maladie reléguée aux calendes grecques par le ministère de la Santé
Au Gabon, c’est un long combat pour soigner les personnes souffrant d’épilepsie, une maladie neurologique chronique définie par la répétition spontanée de crises, provoquées par l’hyperactivité d’un groupe de neurones dans le cerveau. Malheureusement, cette maladie est marginalisée et négligée par le ministère de la Santé, lequel priorise dans une certaine mesure les cancers, notamment féminins, le VIH/Sida, ou dans une mesure encore moindre le paludisme. Une situation totalement inadmissible à l’ère de la félicité prônée par le comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), tant les personnes souffrant de cette maladie voient leur vie bouleversée.
Si à l’occasion des mois dédiés à la lutte contre les cancers féminins et masculins, dont octobre rose et novembre bleu, le ministre de la Santé, le Pr. Adrien Mougougou a démontré son implication face à ces maladies qui endeuillent des familles dans notre pays, logiquement cette même implication devrait se faire pour d’autres pathologies. Cependant, force est de constater son indifférence totale à l’égard de l’épilepsie qui est la maladie neurologique la plus fréquente après la migraine. Un état de fait qui semble ne pas s’accorder avec le souhait du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, lequel dans son discours de vœux à la nation le 31 décembre 2023, rappelait que les « Gabonais méritent plus de considération ».
L’épilepsie, une maladie négligée
En effet, alors que le monde célébrait la journée mondiale de l’épilepsie le 12 février, étonnement aucune communication n’a été faite par rapport à cette maladie au ministère de la Santé. Pour Adrien Mougougou il n’y a donc que le cancer et le VIH/Sida qui sont importants ? Le ministre de la santé a-t-il conscience de ce que subissent les personnes souffrant d’épilepsie? Faudrait-il lui rappeler que toutes les maladies sont importantes et qu’elles nécessitent un suivi idoine comme l’a rappelé une compatriote atteinte de cette maladie. « Au Gabon on néglige cette maladie, je n’ai jamais vu véritablement des plateaux où on parle de l’épilepsie, encore moins entendre qu’on mène des actions pour nous comme ils le font pour le diabète par exemple, ou le cancer. je trouve que notre maladie est très négligée au Gabon, personne n’en parle » a déploré Marcelle.
Outre le manque de considération, l’absence de médecin spécialisé pour cette pathologie et le traitement onéreux « Je n’ai jamais rencontré un médecin spécialisé, on m’avait juste prescrit un traitement en me disant que j’ai l’épilepsie après m’avoir fait des examens de sang. Et le prix d’une boîte de médicament qu’on m’a prescrit coûte 15000 FCFA et je dois prendre ces médicaments tout le temps » a-t-elle déclaré. Autant de facteurs qui compliquent le quotidien des personnes épileptiques, que le ministère de la Santé, ignore assurément car ayant fait le choix de cibler un type de pathologie.
Le bien-être et la santé des populations sont-ils érigés en priorité pour le ministre de la Santé?
Une population heureuse est celle dont la santé bénéficie d’une attention particulière. Le Pr.Adrien Mougougou est celui qui a cette charge, et il ne devrait pas la négliger car plusieurs âmes gabonaises pourraient se décimer. Faire la chasse aux nouveaux fonctionnaires qui ont bénéficié des postes budgétaires c’est bien, mais lutter réellement contre les maladies, c’est mieux.
Construire des infrastructures, c’est bien, mais former le personnel est mieux. Vérifier si les prises de fonctions sont effectives c’est parfait, mais toucher du doigt, chercher des stratégie pour que les maladies négligées ne le soient plus serait véritablement une victoire qui améliorerait considérablement le secteur de la santé dans notre pays. Que le membre du gouvernement se penche sur les vrais problèmes de la santé, car dans le fond c’est ce que souhaite les Gabonais.