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Gabon: le projet de loi de règlement 2019 adopté deux ans plus tard

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C’est l’une des nombreuses surprises du conseil des ministres de ce mardi 23 mars 2021. Présidé par le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, ce conseil, en plus d’entériner la nomination de nombreux directeurs généraux de compagnies pétrolières notamment, a été l’occasion pour le ministre en charge du Budget et des Comptes publics Sosthène Ossoungou Ndibangoye, de présenter le projet de loi de règlement pour la gestion 2019. 

Voilà qui devrait une nouvelle fois rappeler les nombreuses difficultés de l’exécutif, en matière de gestion et de transparence de l’information financière notamment. Alors qu’il est censé présenter à chaque fin d’exercice budgétaire, une loi de règlement arrêtant le montant définitif des dépenses et des recettes de l’État tout en ratifiant les opérations règlementaires ayant affecté l’exécution du budget, l’exécutif s’est une nouvelle fois mis en marge de cette procédure.

En effet, comme le révèle le communiqué final du conseil des ministres, ce n’est que ce mardi 23 mars, que le ministre en charge du Budget et des Comptes publics Sosthène Ossoungou Ndibangoye a présenté le projet de loi de règlement pour la gestion…2019. Une initiative qui intervient deux ans après la fin de cet exercice tristement célèbre, pour avoir été fortement compromis par de nombreux dérapages budgétaires et autres malversations financières ponctués par une opération dénommée « scorpion ».

Ainsi, présentant des recettes perçues qui se sont établies à 1812,4 milliards de FCFA contre 2002,2 milliards de FCFA prévues, et des dépenses exécutées  pour 1642,3 milliards de FCFA contre une prévision  de 1907,9 milliards de FCFA soit un taux d’exécution  de 86%, cette Loi de règlement confirme néanmoins le caractère budgétivore des dépenses de fonctionnement qui ont été exécutées à 1149,4 milliards de FCFA, soit un  taux d’exécution de 95% loin des réelles priorités.

Censée être le support privilégié du contrôle parlementaire, puisqu’offrant une vision exhaustive des dépenses et recettes de l’Etat sur un exercice donné en vue de se projeter sur l’exercice suivant, cette loi de règlement 2019 présentée en 2021, n’offre donc que peu de crédibilité aux données présentées par le garant de la dépense. Coutumier du fait, Sosthène Ossoungou Ndibangoye, confirme donc l’opprobre sur la gestion des finances publiques gabonaises jeté par Fitch Ratings ou encore Goldman Sachs.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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