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Gabon: le concert casseroles vire aux violentes altercations entre populations et forces de l’ordre

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L’acte II du concert de casseroles initié pour dénoncer le caractère « abusif » des récentes mesures gouvernementales a pris une ampleur plus que considérable ce jeudi soir. Plusieurs habitants des quartiers de Libreville, Akanda et Owendo, ainsi que ceux de Port-Gentil notamment ont pris part cette contestation pacifique, il faut noter des affrontements entre forces de l’ordre et riverains au Pk7, à Louis et dans d’autres quartiers qui marquent un tournant inquiétant dans ce mouvement pacifique.

Un homme à terre avec des plombs sur le corps, plusieurs blessés et des interpellations à la pelle. Voilà le triste bilan de ce deuxième soir de contestation « pacifique » communément appelé « concert de casseroles ». Dans le 6ème arrondissement de Libreville, dans le 2ème arrondissement et dans la capitale économique Port-Gentil, la fièvre populaire était telle que les riverains ont, dans un accès de colère ,décidé d’envahir les rues. Des images qui ont fait le tour de la toile montrent des pneus brûlés, des jets de pierres entre riverains et agents en uniforme, etc.

Au quartier Pk 7 où des barricades ont été apposées sur la nationale 1, la contestation a viré à la violence et n’était plus si pacifique qu’elle a été annoncée. Des échauffourées ont été enregistrées. Plus grave, des individus, qui auraient profité de la ferveur populaire pour se rendre s’adonner à des actes de vandalisme en pillant des magasins. Ce sont sans doute ces derniers qui auraient contacté les forces de l’ordre.

Dépêchés sur les lieux, armés jusqu’aux dents, les agents ne se seraient pas fait prier pour mater cette révolte. Comme à l’accoutumée la répression aurait été disproportionnée. Sur des vidéos, des agents sont aperçus en train de frapper des marmites sur la tête des personnes qu’ils avaient appréhendées. Dans certains quartiers, « des coups de fusils ont retenti », précise une source. Des personnes auraient même perdu la vie. Les vidéos parvenues à la rédaction de Gabon Media Time par l’entremise des internautes montrent des hommes giclant dans le sang avec autour des cris et des pleurs.

Des mères en larmes, des jeunes qui reviennent sur les lieux pour tenter de relever les personnes touchées par balles. A l’heure où nous couchons ces lignes, le gouvernement ne s’est toujours pas exprimé. Le Conseil des ministres de ce vendredi 19 février devra donc tabler sur ces débordements. Une réponse adéquate, qui tienne compte à la fois des aspirations des populations et de la nécessité d’endiguer la propagation de la Covid-19 par le gouvernement de Rose Christiane Ossouka Raponda est vivement attendue.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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