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Covid-19: au Gabon, un couvre-feu qui ne s’explique plus !

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Alors que de nombreux pays à travers le monde ont assoupli les mesures de restriction liées au covid-19 partant du principe qu’il fallait s’habituer à vivre avec cette maladie, le Gabon demeure en marge de cette vague. Maintenant un isolement marqué par des mesures allant du couvre feu à 21 heures, au port du masque obligatoire en passant par la limitation de vols commerciaux, le gouvernement de la République semble se confondre dans une stratégie pour le moins illisible. 

« Nous avons enregistré 253 cas positifs sur 4730 tests réalisés soit un taux de positivité de 5,3%, 20 personnes hospitalisées dont  10  en réanimation pour détresse respiratoire, 337 nouvelles guérisons et 0 nouveau décès ». Tels étaient les chiffres présentés par le copil-coronavirus dans son communiqué datant du 29 janvier. Des chiffres loin d’être cataclysmiques comme tente de le faire croire à l’opinion, un gouvernement qui milite depuis deux ans pour le maintien des mesures de restriction sur fond de covid business, comme le démontre d’ailleurs l’absence de chiffres officiels liés aux dépenses réalisées dans le cadre de la lutte contre la pandémie.

En effet, avec 46 722 cas officiellement recensés soit 0,43% du nombre total de cas recensés sur le continent, pour 301 décès liés à cette pandémie soit 0,13% par rapport au total régional, le Gabon compte parmi les pays les moins touchés. Toute chose qui pourrait dans d’autres cieux, pousser le gouvernement à relativiser l’impact d’une pandémie qui au final, a des effets bien plus dévastateurs sur le plan économique avec des pertes colossales en termes de recettes puisque celles-ci n’ont atteint que 791,7 milliards FCFA à fin juin soit une baisse de 11,63% par rapport aux encaissements un an plus tôt.

Injustifiées voire injustifiables si l’on tient compte de la gestion de cette crise chez nos voisins et surtout de l’impact qu’elle a sur le plan socio-économique pour les populations, ces mesures de restriction, voire de coercition qui en plus tendent à détruire les efforts de transformation et de diversification économiques, semblent plus que jamais incohérentes. Des incohérences qui font d’ailleurs le jeu d’administratifs peu scrupuleux qui n’hésitent pas à en profiter allègrement comme en témoigne le récent coup de filet de la brigade de recherche sur un vaste réseau de fabrication de faux tests et autres faux carnets de vaccination. 

Finalement, à trop vouloir « protéger » une population qui de plus en plus navigue entre précarité et précarisation, le gouvernement gabonais devenu spécialiste de gestion de crise sanitaire, s’affirme comme le principal atout de maintien du covid-19 dans le pays. Covid-19 qui selon les spécialistes les plus chevronnés, est parti pour demeurer dans un monde où l’on devra vivre avec. 

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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