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Mathurin Ovono Ebe : « un gouvernement responsable doit payer ses dettes intérieure et extérieure »

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Dans un entretien accordé à notre confrère La Loupe le 8 avril dernier, le président du Syndicat national des enseignants chercheurs section UOB (SNEC-UOB), Mathurin Ovono Ebe a eu l’occasion de s’exprimer sur les maux qui minent le milieu universitaire. Une occasion pour ce dernier de rappeler aux autorités les obligations qui sont les leurs en ce qui concerne les rappels.

C’est en réponse aux propos tenus le 30 mars dernier par le porte-parole du gouvernement, Laurence Ndong, invitant les agents de l’Etat à faire le deuil de leurs rappels, que Mathurin Ovono Ebe s’est exprimé sur le sujet. En effet, loin de soumettre davantage l’Etat et le CTRI à une pression irrationnelle, le président du SNEC-UOB a suggéré un échelonnement des paiements. 

Le SNEC-UOB, conscient de l’immensité de la tâche du CTRI

Si au cours de cet entretien, Mathurin Ovono Ebe a fustigé la position de ses camarades tendant à intégrer la trêve sociale voulue par les autorités aux assises du Dialogue national, il a tout aussi rappelé au gouvernement ses obligations. « Je reviens sur le « deuil des rappels » préconisé par le gouvernement de Transition, pour dire qu’aucun gouvernement responsable n’ignore qu’il a l’obligation de payer ses dettes », a déclaré le syndicaliste. 

Toutefois, conscient de la situation dans laquelle le CTRI a récupéré le pays, Mathurin Ovono Ebe s’est refusé à toute posture radicale, en proposant « un plan d’apurement des impayés ». Un mécanisme qui devrait selon ce dernier reposer sur l’élaboration d’un « plan triennal d’apurement des rappels soldes après détermination de leur enveloppe totale ». Une solution qui, selon Mathurin Ovono Ebe, prend en compte également les autres fronts sociaux auxquels sont confrontés le CTRI et le gouvernement, à savoir la question du chômage des jeunes et « la fracture infrastructurelle ».

Touchant du doigt une problématique essentielle dans la gestion de la chose publique à savoir : l’endettement. Avec un encours de plus de 7130 milliards de FCFA à fin décembre 2023 dont près de 490 milliards uniquement auprès de l’EximBank Of China à qui, l’Etat gabonais doit également des arriérés à hauteur de plus de 132 milliards de FCFA, cette assertion de Mathurin Owono Ebe, même si elle renvoie au paiement des rappels soldes, mérite qu’on s’y attarde. Nul doute cependant que le gouvernement garde tout celà à l’esprit, à l’heure où restauration et transition vers des institutions plus fortes sont fortement attendues.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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