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Retard dans le versement des allocations de bourse  : le mutisme meurtrier de Ruphin Ndjambou ! 

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Les récents événements impliquant l’Agence Nationale des Bourses du Gabon (ANBG) soulèvent des préoccupations légitimes quant à la capacité du gouvernement à soutenir ses étudiants à l’étranger. Si les boursiers gabonais se sont malheureusement accoutumés des retards de versement des allocations, l’espoir né à la suite de la nomination à la tête de cette agence de Ruphin Ndjambou a un tant soit peu laissé espérer une nouvelle dynamique dans le management, notamment en matière de communication.   

Depuis plusieurs mois, des étudiants gabonais inscrits dans des établissements à l’étranger, que ce soit au Rwanda, aux États-Unis, en France, en Tunisie, se retrouvent dans une impasse financière due aux retards persistants dans le versement de leur allocation de bourse. Cette situation interroge quant à la capacité de l’ANBG à remplir sa mission première, qui est d’assurer le soutien financier nécessaire aux étudiants gabonais pour qu’ils puissent mener à bien leurs études. Une interrogation d’autant plus légitime que les victimes de cette situation ne comprennent pas le mutisme entretenu par Ruphin Ndjambou et ses équipes autour de ces retards. 

Ruphin Ndjambou entre amateurisme et cynisme ?

En dépit de nombreuses alertes de milliers de compatriotes, dont certains se retrouvent à la rue, et d’autres obligés de squatter les représentations diplomatiques du pays, l’ANBG semble s’être murée dans un mutisme aux effets dévastateurs. Une attitude déplorable, qui dénote surtout une incompétence doublée d’un cynisme. En effet, alors que l’ANBG et le gouvernement ont multiplié les sorties médiatiques lorsqu’il s’est agi de communiquer autour de l’effectivité du paiement des bourses aux élèves des lycées et collèges, il aurait été juste, pour ces milliers de Gabonais abandonnés à l’étranger, que les équipes de l’ANBG s’activent autant pour donner des explications quant aux retards accusés dans le versement des allocations du supérieur.    

Si les autorités s’étaient montrées rassurantes quant à la capacité du pays à supporter le coût du retour des bourses scolaires pour les élèves des collèges et lycées en dépit du contexte économique et politique, il semble difficile aujourd’hui d’adhérer à cet optimisme. Sinon, comment expliquer que depuis plusieurs mois, des jeunes gabonais étudiant au Rwanda, aux États-Unis, en France et en Tunisie, pour ne citer que ces pays, n’ont pas reçu leurs allocations ? Si l’argument généralement répandu pour justifier les retards tient aux délais bancaires, difficile là aussi de défendre l’indéfendable d’autant plus que pour certains compatriotes, les retards courent parfois jusqu’à 4 mois. 

De la nécessité d’agir

S’il a fallu un déplacement du président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema en Côte d’Ivoire pour que l’ANBG règle en catimini les allocations des compatriotes inscrits dans les facultés ivoiriennes, la méthode employée par le Directeur général de l’ANBG dénote un amateurisme, qui contribue à entretenir la défiance des gabonais vis-à-vis de cette entité stratégique. En effet, de nombreux compatriotes en viennent finalement à se demander s’il faudrait à chaque fois une intervention du chef de l’Etat pour que l’ANBG s’attèle à remplir ses obligations. 

   
Si la transition est présentée comme une occasion de restaurer les institutions du pays, cette restauration passe également par un souci de transparence, et un discours de vérité. Gageons donc que cette interpellation ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd au sein de l’Agence Nationale des Bourses du Gabon afin qu’elle réponde sans détours aux attentes de ces jeunes Gabonais et que leur dignité soit effectivement restaurée.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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