Tunisie : privés de bourse depuis 4 mois, les étudiants gabonais squattent désormais les locaux de l’Ambassade

C’est un véritable bras de fer qui semble s’être enclenché depuis la semaine dernière entre les étudiants boursiers gabonais en Tunisie et la Chancellerie du Gabon dans ce pays. En effet, privés de bourses depuis le mois de janvier de cette année, et faute de pouvoir se faire entendre auprès des autorités gabonaises, ces compatriotes, dont certains affirment avoir été déguerpis de leurs habitations faute d’honorer les loyers, ont décidé de faire le siège de l’Ambassade. 

C’est par messages interposés déposés sur les réseaux sociaux que l’Ambassade et les étudiants boursiers gabonais en Tunisie se livrent une bataille d’opinion. Si les autorités consulaires ont confirmé le siège de la représentation diplomatique par de jeunes compatriotes, ces derniers estiment agir en désespoir, compte tenu de leur situation sociale devenue précaire, et l’impact négatif sur leurs performances scolaires. 

L’Ambassade assiégée depuis le 8 mars

Ils se disent au nombre de 400 environs, des jeunes compatriotes plongés dans la précarité « Le vendredi 5 avril ils nous ont viré seulement les arriérés du mois de janvier, sur les quatre mois impayés. Conséquence, plusieurs d’entre nous ont été mis à la porte par leurs bailleurs, d’autres ont été privés de passeport et pour la plupart, nous ne pouvons pas nous rendre dans nos écoles et universités », nous ont-ils confié. C’est pourquoi, ils affirment avoir entrepris depuis le 8 avril, de faire le siège de l’Ambassade « jusqu’à ce que l’ANBG nous vire tous les mois de retard », poursuivent-ils. 

Si l’Ambassade a confirmé que le site est bien assiégé depuis le 8 avril, elle a par ailleurs fustigé le comportement de « groupuscules visiblement sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants », qui auraient « expulsé l’agent de sécurité et sa compagne femme de menage qui sont les seuls résidents de la Chancellerie ». Une version tout de suite démentie par les concernés qui ont accusé les autorités consulaires de vouloir « peindre négativement leur manifestation ».

Notons toutefois que l’Ambassade s’est voulue rassurante quant au règlement progressif des arriérés « Le paiement de la bourse du mois de février, selon l’ANBG, interviendra avant la fin de la semaine en cours, puis suivra celui de mars et avril », a indiqué le Chargé d’affaires de l’Ambassade, Franck Aubame Ondzagha. Ces derniers temps, l’ANBG est mise sous pression sur fond de bourses impayées.