Gabon : un tiers de la population potentiellement touchée par la pauvreté en 2027

Dans sa note de conjoncture économique publiée en juin 2025, la Banque mondiale dresse un constat préoccupant sur la trajectoire socio-économique du Gabon. Malgré une croissance portée essentiellement par la production pétrolière, l’économie reste vulnérable aux fluctuations du marché international. Entre 2019 et 2024, la croissance annuelle moyenne n’a atteint que 2%, un rythme insuffisant pour absorber la demande croissante d’emplois. Le chômage de longue durée touche désormais près de 20 % de la population active, freinant toute amélioration notable du niveau de vie.

Le rapport souligne que la pauvreté, en hausse constante depuis 2022, touchait 34,6% des gabonais en 2024. Les prévisions laissent entrevoir un recul modéré, de 37,8% en 2025 à 35,8% en 2027, mais cette baisse reste insuffisante pour infléchir durablement la tendance. La Banque mondiale estime qu’environ 970 000 personnes, soit plus d’un tiers de la population, vivront encore avec moins de 6,85 USD par jour à l’horizon 2027.

Une pauvreté entretenue par la dépendance pétrolière et les inégalités

Cette situation s’explique en grande partie par la faible diversification économique. Le Gabon demeure dépendant de ses secteurs pétrolier et minier, qui, bien qu’ils génèrent l’essentiel des recettes, offrent peu d’emplois directs. Or, la population croît à un rythme soutenu de 2% par an, exerçant une pression supplémentaire sur le marché du travail et les services publics.

À cela s’ajoute un niveau élevé d’inégalités de revenus. Les politiques sociales, selon la Banque mondiale, se concentrent essentiellement sur les bourses d’études et les subventions aux soins de santé. Les dispositifs de transferts monétaires, capables de soutenir directement les ménages les plus vulnérables, sont quasiment inexistants. Pour inverser la tendance, l’institution préconise de renforcer ces programmes et de diversifier l’économie, afin de créer davantage d’emplois durables et réduire le fossé entre les différentes couches de la population.