A La UneADMINISTRATIONDerniers articles

Gabon : près de 40% des agents publics insatisfaits de leurs conditions de travail

Ecouter l'article

Comptant parmi les moins productives et les moins efficaces du continent si l’on se fie notamment au dernier indice Mo Ibrahim qui la classe au 49ème rang sur 52 pays africains, l’administration publique gabonaise semble également de moins en moins satisfaisante pour ses agents. En effet, comme le révèle le recensement biométrique, près de 40% d’entre eux ne sont pas satisfaits de leurs conditions de travail. Un chiffre qui pourrait d’ailleurs s’avérer bien plus important. Explications. 

« Je souhaite une administration proactive, respectable et respectée ». Ces mots d’Ali Bongo Ondimba, président déchu, soulignaient déjà la nécessité de réformer en profondeur l’administration publique gabonaise. Il faut dire que celle-ci s’est détériorée dans les grandes largeurs au cours de ces dernières années, au point d’être aujourd’hui l’une des pires à l’échelle du continent puisque classée 49ème sur 52 pays selon l’indice Mo Ibrahim. L’une des principales raisons de cette détérioration se situe au niveau des conditions de travail. 

En effet, alors que le capital humain constitue la principale composante de toute administration, celui-ci semble négligé par l’exécutif ou du moins, ces conditions de travail. Pour preuve, le dernier recensement biométrique des agents publics, indique que 38,5% des personnels interrogés ne sont pas satisfaits de leurs conditions de travail. Un chiffre qui pourrait d’ailleurs être plus important dans la mesure où, 38,5% des sondés, n’ont pas souhaité répondre à cette question. 

22,7% des fonctionnaires insatisfaits de leurs conditions de travail

Avec seulement 22,7% des agents satisfaits de leurs conditions de travail, il est donc tout à fait logique que notre administration publique peine à afficher les performances attendues. Entraînant et encourageant des phénomènes tels que la corruption, dont les dispositifs sont également parmi les moins appropriés et les moins contraignants du continent, ces mauvaises conditions de travail que déplorent les agents entravent donc plus globalement la bonne marche du pays. 


Si l’on y ajoute le fait que 36,4% des agents publics n’ont pas de table de travail, ce qui est tout de même ubuesque pour un pays dont les dépenses de fonctionnement se chiffrent par an à plus de 1300 milliards de FCFA dont près de 400 milliards de FCFA pour l’achat de biens et services, il en ressort le triste constat quasi-habituel, que l’exécutif est passé maître dans l’art des dérapages budgétaires. A l’heure de « l’essor vers la félicité » prôné par le CTRI, il serait peut-être temps de revoir enfin, cette copie.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page