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Gabon : recrutement à la Fonction publique, la vraie fausse bonne idée du CTRI

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Alors que l’opinion se questionne sur les nombreuses nominations aux allures de copains-coquins qui se multiplient au sein de l’administration, une autre question interpelle fortement les observateurs de la sphère économique, à savoir: la question des recrutements au sein de l’administration publique. Annoncée par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), cette question interpelle, à l’heure où les autorités elles-mêmes se contredisent sur le véritable nombre d’agents que rémunère l’Etat central.

Au titre des annonces “populistes” faites par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), l’on retrouve notamment la promesse d’un recrutement tous azimuts de jeunes diplômés dans l’administration publique. Ayant suscité une vague d’engouements dans tout le pays, cette promesse faite pour tenter de trouver une solution au sempiternel problème du chômage qui demeure une épine dans le pied du gouvernement, semble toutefois irréalisable en l’état. Et pour cause, les principaux défis que doit relever le pays à moyen terme, sont de quatre ordres, selon le Fonds Monétaire International (FMI).

Des promesses de recrutement à la Fonction publique irréalisables

En effet, selon l’institution de Bretton Woods,  les priorités pour l’action publique s’articulent autour de quatre grands points à savoir: faire baisser l’inflation, notamment en poursuivant le resserrement de la politique monétaire, gérer les pressions sur les taux de change, honorer les remboursements de dette tout en se ménageant des marges de manœuvre pour les dépenses de développement et enfin, améliorer les niveaux de vie et le potentiel de croissance. Quatre points clés, qui nécessitent donc de faire des économies substantielles, ce qui est l’opposé d’un recrutement massif dans l’administration publique.

Quand on sait que le pays doit dans le même temps, dégager de solides marges de manœuvre pour financer sa transition d’une part et, pour développer ces infrastructures ou à minima réhabiliter les voiries urbaines, cette question du recrutement des jeunes diplômés dans l’administration perd tout son sens, même si celle-ci suscite énormément d’espoir chez les jeunes, principales victimes avec près de 40%, du chômage perpétuel qui sévit dans le pays. 

Cependant, pour tenter d’apporter une éclaircie dans cette lutte contre le chômage notamment chez les jeunes, les autorités de la transition gagneraient peut-être à redéfinir les contours du nouveau code de travail dont certains employeurs abusent sans être inquiété comme on a pu le constater à travers les mouvements d’humeur qui ont suivi le coup d’Etat du 30 août,mais également à renforcer les contrôles auprès de ces sociétés de placement de personnel tant décriées. Deux aspects qui pourraient déjà, améliorer les conditions des travailleurs actifs.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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