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Gabon : moins de 45% des recettes fiscales dédiées au bien-être des citoyens selon le FMI

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Pour que les plans d’assainissement budgétaire des nouvelles autorités suscitent la confiance et l’adhésion chez les citoyens gabonais, il est essentiel que les pouvoirs publics favorisent plus de transparence et surtout une meilleure redistribution des richesses notamment pétrolières et minières, ce qui pour l’heure est loin d’être le cas. En effet, selon la dernière note d’analyse du Fonds monétaire international sur l’Afrique subsaharienne, le Gabon consacre moins de 45% de ses recettes fiscales au bien-être de sa population. Un chiffre insignifiant pour un pays qui est le 7ème producteur africain de pétrole. 

Au Gabon comme dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne enclins à une corruption active et une mauvaise gouvernance endémique, la question de l’assainissement budgétaire se heurte inévitablement à la résistance des populations. Ces derniers estimant à raison, qu’une minorité d’individus s’approprient l’essentiel des richesses tirées de notre économie. De ce fait, comme vient à juste titre de le souligner le Fonds monétaire international (FMI), « l’acceptation des programmes d’assainissement budgétaire par les citoyens dépend de la capacité des pouvoirs publics à convaincre qu’ils géreront les finances publiques de manière efficace, juste et transparente ».

En effet, face à la crise de confiance profonde entre citoyens et pouvoirs publics, du fait de l’inaptitude avérée jusque-là des seconds à assurer un mieux être et à rassurer les premiers, il est extrêmement difficile de mener à bien des réformes structurelles. Il faut dire que promouvoir le bien-être de la population est encore relativement faible au Gabon comme dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. Et un graphique précis du FMI contenu dans ses perspectives économiques régionales d’Avril 2024 le prouve à suffisance. 

Le Gabon 24ème sur 31 pays en matière de redistribution des recettes fiscales

Alors que des pays comme la Tanzanie (1er), l’Île Maurice (2ème) et même le Burkina-Faso (3ème, bien qu’étant relativement instable politiquement et économiquement), consacrent respectivement 78%, 75% et 74% de leurs recettes fiscales au bien être de leurs populations, le Gabon pour sa part est en dessous de la moyenne continentale qui est de 52%. Le pays désormais aux mains du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) ne consacre ainsi qu’à peu près 45% de ses recettes à l’épanouissement global de ses citoyens. Un chiffre largement en dessous de pays comme le Bénin (73%) ou encore le Sénégal (un peu moins de 65%).

Face à ce constat accablant qui corrobore l’idée d’un accaparement des richesses par une oligarchie, il est essentiel de mener des réformes institutionnelles visant à améliorer la gestion des finances publiques parallèlement aux programmes d’assainissement budgétaire. C’est d’ailleurs l’avis du FMI. Mieux encore, il est primordial de renforcer la gestion de l’investissement public, en assurant l’optimisation de la dépense publique lors de la sélection des projets d’investissement. Tout ceci accompagné de règles de gouvernance plus strictes en matière de passation de marchés. 

Côté recettes comme le préconise le Fonds, des réformes destinées à « soutenir l’administration des recettes en vue d’élargir l’assiette fiscale, à faciliter les interactions avec les contribuables et à garantir que les plus aisés paient leur juste part d’impôts sont aussi des mesures à même d’accroître la confiance des citoyens tout en permettant la mobilisation de recettes intérieures ». Autant d’éléments qui auront pour finalité de restaurer la confiance entre les contribuables et les pouvoirs publics, pour un véritable essor vers la félicité.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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