A La UneDerniers articlesSOCIETE

Gabon: liberté de circulation pour les personnes vaccinées et risque de discrimination au sein de la société

Ecouter l'article

C’est au cours de son allocution à la Nation, ce vendredi 28 mai 2021, que le Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba a fait l’annonce d’une batterie de mesures visant à alléger les restrictions de libertés liées à la riposte contre le Covid-19. Au nombre de ces dernières, la possibilité pour les personnes vaccinées de circuler librement, y compris pendant le couvre-feu et même d’aller et venir vers l’intérieur du pays. 

Très attendu par les populations dès son annonce jeudi dernier, le discours d’Ali Bongo Ondimba sonne, il faut le dire comme un soulagement pour les Gabonaises et les Gabonais qui peinent à supporter les mesures de riposte imposées par le gouvernement pour limiter la propagation de la pandémie de coronavirus. Au moment où la campagne de vaccination lancée le 23 mars dernier peine à gagner l’adhésion dans l’opinion avec seulement 14 mille personnes vaccinées, la décision qui consiste à redonner leur totale liberté à celles et ceux qui ont pris leur dose de Sinopharm devrait permettre au Copivac de booster ses statistiques. 

A en croire le numéro 1 gabonais, « les personnes vaccinées seront  exemptées de certaines restrictions en vigueur.  Elles pourront notamment circuler librement pendant le couvre-feu, à l’intérieur du pays et  dans certains lieux publics, ou encore, participer  sans contrainte aux réunions de culte et aux  activités sportives ». Une annonce qui, il faut le dire est un appel du pied à la vaccination à celles et ceux qui hésitent encore et qui voudraient retrouver une vie normale. 

Par la teneur de son propos, le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, semble donc déterminé à atteindre l’objectif de 400 000 personnes vaccinées dans les meilleurs délais. Surtout que le Gabon dispose actuellement de plus 370 000 doses de vaccins Sinopharm en souffrance et 2 millions de vaccins de Spoutnik V en attente de livraison. 

En donnant autant de liberté aux personnes vaccinées pour jouir pleinement de leur vie ne va-t-on pas créer deux catégories de populations ? Le vaccin qui va apparaître comme un laissez-passer vers notre vie d’avant qui n’est pas obligatoire selon le gouvernement n’est-il pas en train de le devenir puisqu’il sera désormais la condition sine qua non pour vivre sans contrainte ? 

A l’heure où le Gabon célèbre ce dimanche 30 mai 2021, sa journée nationale des Droits de l’Homme, la mise en œuvre d’une telle mesure n’entrera-t-elle pas des violations desdits droits ? Ce sont là autant de questions auxquelles le gouvernement devra répondre pour garantir une égalité citoyenne entre les personnes vaccinées et celles non vaccinées. 

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page