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Gabon: Faustin Boukoubi prive le peuple des questions orales au gouvernement

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Annoncées lors de l’ouverture de la première session ordinaire de l’Assemblée nationale le lundi 1er mars 2021, les questions orales au gouvernement sont effectives depuis quelques jours. Une procédure prévue par l’article 144 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui semble désormais se dérouler à huis clos puisque non retransmise sur les médias et qui suscite des questionnements sur cette décision pour le moins incompréhensible. 

Institué par l’article 62 alinéa 2 de la Constitution qui dispose « Une séance par semaine est consacrée à l’examen des questions orales relatives à l’actualité », et l’article 144 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale les séances des questions orales au gouvernement ont repris tel que annoncé par le président de l’institution Faustin Boukoubi. Sauf que depuis son lancement les citoyens gabonais n’ont pas droit à une retransmission en direct de cette séance.

En effet, le mardi 05 mai 2021 Alain Claude Bilie-By-Nze, Vincent de Paul Massassa, Léon Armel Bounda Balonzi et Patrick Mouguiama Daouda, respectivement ministres de l’Energie, du Pétrole, des Travaux publics et de l’Enseignement supérieur ont été auditionnés par les honorables députés dans le cadre des questions orales au gouvernement. Mais l’opinion a quelque peu été surprise que cette séance n’a fait l’objet d’aucune diffusion si ce un compte rendu sommaire par les différents ministres. 

Un fait pour le moins curieux alors que traditionnellement, ce genre d’événement est retransmis en direct sur la chaîne nationale. Il faut rappeler d’ailleurs que selon l’article 61 du règlement intérieur de l’institution « Les séances plénières de l’Assemblée Nationale sont publiques. Elles sont couvertes et retransmises par voie de presse ». D’ailleurs plusieurs pays démocratiques ont recours à la retransmission télévisée de cet exercice à l’instar de la France avec la création de la chaîne parlementaire LCP. 

Cette situation serait-elle entretenue par le président de la chambre basse du Parlement? Y aurait-il une volonté de protéger les membres du gouvernement qui très souvent peinent à convaincre? Autant de questions qui taraudent les esprits alors que lors de son allocution en mars dernier, Faustin Boukoubi assurait que cet exercice devait permettre « de traduire les préoccupations légitimes de nos concitoyens ». Face à tous ces questionnements, il serait judicieux pour le président de la chambre basse du Parlement de prendre ses dispositions pour faire vivre à ses concitoyens cet instant de pure démocratie.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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