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Gabon : le PDG accuse Immongault de court-circuiter la Cour constitutionnelle

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Face à la décision du ministère de l’Intérieur de relancer le vote à Lékoni-Lékori sans base juridictionnelle claire, le Parti démocratique gabonais (PDG) par la voix d’Ali Akbar Onanga Y’Obegue hausse le ton. Il exige la publication intégrale de la saisine, des dates et des décisions de la Cour constitutionnelle, ou le retrait immédiat du communiqué du 5 octobre qu’il juge « illégal » et « abusif ». Une confrontation directe entre légalité républicaine et pouvoir exécutif.

Dans sa déclaration, ce lundi 6 octobre, le secrétaire général du PDG, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, a mis fin à toute ambiguïté. « Le ministre de l’Intérieur doit publier la saisine de la Cour constitutionnelle avec toutes les dates, les auditions et la décision motivée. À défaut, il doit retirer son communiqué du 5 octobre », a-t-il précisé. 

Pour le parti, il s’agit d’un « excès de pouvoir manifeste » : aucune disposition du Code électoral ne permet au ministère d’annuler un scrutin ou d’en fixer la reprise sans décision préalable de la Cour. « Ce communiqué est une violation flagrante de la séparation des pouvoirs », martèle le PDG, qui accuse Hermann Immongault d’avoir agi seul, en court-circuitant le juge constitutionnel.

Le parti va plus loin : il met en doute l’existence même d’une saisine effective. « Le ministre parle d’une ‘saisine’, mais n’évoque jamais de décision. S’il n’y a pas d’arrêt, il n’y a pas de légalité », a-t-il martelé. 

Clarifier, prouver, assumer : les trois injonctions du PDG

Le Parti démocratique gabonais réclame des preuves précises : Quand la Cour constitutionnelle a-t-elle été saisie ? Quand a-t-elle statué ? Qui a été entendu ? Et sur quelles bases la reprise du scrutin a-t-elle été décidée avant la fin du délai contentieux de dix jours ?

Le parti souligne par ailleurs une contradiction majeure : le ministère avait annulé le scrutin communal du département de Lékoni-Lékori, mais le communiqué du 5 octobre ne convoque que la reprise du siège législatif. « Deux scrutins annulés, une seule reprise : voilà la preuve d’une improvisation totale », dénonce le communiqué du PDG.

Pour Ali Akbar Onanga Y’Obegue, cette confusion administrative révèle “soit une incompétence inquiétante, soit une malhonnêteté délibérée”.

Un appel à la société civile et à la Cour constitutionnelle

Le PDG ne s’adresse plus seulement au gouvernement. Il interpelle désormais la Cour constitutionnelle, la communauté internationale, les observateurs électoraux et la société civile gabonaise, pour qu’ils “exigent la transparence totale sur cette procédure opaque”.

 « Ce qui se passe à Lékoni-Lékori n’est pas un simple contentieux local. C’est un test de l’État de droit », prévient Onanga Y’Obegue. « Si nous laissons un ministre effacer un vote régulier sans décision de justice, alors plus aucun suffrage au Gabon n’aura de valeur », a-t-il précisé. 

Un test national de la transition démocratique

À moins de deux ans du lancement de la transition, l’affaire Lékoni-Lékori met à nu les contradictions du pouvoir : discours sur la transparence d’un côté, décisions unilatérales de l’autre.

Loin d’un simple différend administratif, c’est la crédibilité du processus électoral et la séparation des pouvoirs qui se jouent. « Ce qui arrive à Lékoni-Lékori aujourd’hui peut arriver à n’importe quelle autre circonscription demain », avertit le PDG.

Un avertissement qui sonne comme un rappel solennel au serment du 30 août 2023 : « Plus jamais d’élections truquées ».

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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