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Gabon: la «redevance passager», nouveau coup de butoir au secteur aérien

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Déjà asphyxié par une pandémie qui a fortement dégradé son activité en 2020 avec un nombre de passagers en baisse de 62,3% à moins de 300 000 passagers, le secteur aérien gabonais devrait un peu plus accuser le coup en 2021 notamment sous l’impulsion de nouvelles taxes imposées par l’exécutif. Il faut dire qu’en imposant une « redevance passager » aussi bien sur les vols nationaux que les vols internationaux, l’exécutif gabonais qui n’a pourtant pas été en mesure de soutenir ce secteur, vient de lui asséner un nouveau coup de butoir.

« Collectée par les compagnies aériennes et les société émettrices des billets de transport par voie aérienne délivrés aux passagers des vols commerciaux à destination ou en partance du Gabon » comme le précise la note conjointe des ministères de l’Economie, du Budget et du Transport, la « redevance passager » instaurée récemment, devrait tirer un peu plus le secteur aérien vers le bas, si l’on se réfère notamment « à l’évolution négative de l’ensemble des indicateurs » soulignée par la DGPEF dans sa note de conjoncture.

En effet, avec des taxes allant de 65596 FCFA à 32798 FCFA que l’on soit en première classe ou en classe économique pour les vols internationaux « d’une durée excédant 2 heures », et des taxes allant de 42638 FCFA par passager de première classe, à 26239 FCFA  en classe économique pour ce qui est des vols internationaux « d’une durée inférieure à deux heures », le gouvernement devrait asphyxier un peu plus un secteur qui a déjà du plomb dans l’aile. Pis, il devrait un peu plus complexifier « la destination Gabon ».

Difficile à comprendre dans un contexte où le nombre de passagers aériens est passé de 793399 en 2019 à 298728 en 2020, notamment sous la pression d’une crise sanitaire aux effets dévastateurs, cette nouvelle « redevance » qui devra être « recouvrée et reversée spontanément à la recette des Impôts territorialement compétente, au plus tard le 20 de chaque mois », devrait donc rendre un peu moins accessible les avions commerciaux, puisqu’elle vient se greffer à une multitude de taxes déjà exorbitantes.

Pouvant représenter jusqu’à 10% du tarif global d’un billet d’avion, cette « redevance passager » devrait sans nul doute, profondément impacter le transport aérien dans son ensemble. Si l’on y ajoute le prix des tests covid-19 qui sont rendus obligatoires, les opérateurs de ce secteur peuvent légitimement craindre pour leurs activités. Eux qui avaient déjà dû procéder à des ajustements pour tenir le coup. A  noter que sur les vols intérieurs, chaque passager devra s’acquitter de 6560 FCFA pour pouvoir voyager.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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