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Gabon: axe Oyem-Bitam, épicentre de la vente du chanvre?

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La vente et la consommation de cannabis sont un véritable problème de société au Gabon depuis des années en raison de la législation en vigueur, et dans la province septentrionale en particulier. En effet, à Oyem et Bitam, des présumés dealers sont régulièrement interpellés par les services judiciaires. En effet, il ne se passe plus un jour sans qu’un signalement de personne en possession de stupéfiants dissimulée dans sa chaussure, ou détenant une plantation de chanvre ne soit fait. Une lecture des faits qui ferait penser que l’axe Oyem-Bitam est l’épicentre de la vente de cette drogue.

 L’axe Oyem-Bitam est depuis quelques années épicentre de la vente du chanvre. Un constat déplorable certes mais qui est fait au vu des nombreuses interpellations de dealers de cannabis faites dans ces deux villes de la province du Woleu-Ntem. Les saisies de chanvre indien se sont multipliées au Gabon. Selon les statistiques de la police anti-drogue, entre 2019 et 2020, environ 950 tonnes de chanvre indien ont été saisies dans le pays.

Interrogés sur le sujet, de nombreux riverains ont tenu à indiquer la prolifération d’un tel trafic. « Il n’y a pas de véritable activités économiques ici. Certains font des plantations et comme la terre est fertile pour certaines plantes, ce n’est plus rare de voir des gens avoir dans leur champ plusieurs hectares dédiés à la culture du cannabis. C’est contre la loi mais certains vivent de ça et en envoient dans différentes localités du pays. Vous voyez donc que c’est toute une industrie qui s’est créée » a déclaré un habitant de la ville de Bitam.Des propos qui méritent qu’on s’y attarde un instant.

Avec un potentiel de plusieurs dizaines de milliards de dollars US, la culture   de cannabis devrait rapporter gros à tous les pays  ayant déjà légalisé sa consommation, que ce soit à usage récréatif ou médical. En Afrique, cette légalisation est déjà effective au Lesotho, au Zimbabwe et en Afrique du Sud, et neuf pays africains pourraient leur emboîter le pas d’ici 2023 et s’ouvrir un marché de près de 7 milliards de dollars. Mais quid du Gabon ?

Se cherchant des bouées de sauvetage pour sortir du tout pétrole, le Gabon poursuit son ambition de diversification en axant ses politiques publiques sur le développement de la filière agricole porté notamment par la dynamique filière d’huile de palme, mais aussi la montée en puissance de la filière minière. Néanmoins, une filière pour le moins particulière pourrait s’inviter au débat. 

En effet, stigmatisée, voire marginalisée, la production du cannabis, la plus célèbre des plantes vertes, pourrait pourtant offrir des solutions pérennes à l’économie gabonaise. Pour ce faire, la question de sa légalisation qui agite de plus en plus les débats en Afrique et dans le monde, devrait être dédramatisée et considérée à sa juste valeur, économique et financière notamment. 

Andy Marvine Nze

Fils de Lambaréné, passionné d'écriture et féru des réseaux sociaux, qui a à cœur d'informer sur l'actualité gabonaise et internationale. Avant j'étais chef de classe, maintenant je suis titulaire d'un Master en Sciences Politiques et relations internationales

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