A La UneDerniers articlesInternational

Affaire Martinez Zogo: L’intouchable Laurent Esso sera-t-il inquiété après les révélations au SED ?

Ecouter l'article

Si l’affaire Martinez Zogo avait connu un dynamisme soudain après l’interpellation de plusieurs hauts agents des services spéciaux, tout semble reparti vers le calme plat. En cause, l’implication du ministre de la Justice Laurent Esso qui aurait donné l’ordre d’ôter la vie au journaliste à Jean-Pierre Amougou Belinga. L’intéressé aurait refusé d’être entendu pour ces accusations.

Véritable baron du système Paul Biya avec qui il entretient une relation étroite depuis des décennies, Laurent Esso est celui que les camerounais estiment « indeboulonnable ». Et ce, du fait que sa longévité dans les arcanes du pouvoir en place n’a d’égal que celle du Chef de l’État lui-même. C’est dire le poids qu’il a dans les sphères décisionnelles. Pourtant ce magistrat rompu à la tâche trainerait dans casseroles notamment l’affaire Germain Cyrille Ngota Ngota.

Un scénario qui semble se dessiner dans l’affaire Martinez Zogo où le très puissant membre du gouvernement et conseil du président de la République serait mouillé au premier chef. Car, aux révélations qui auraient été faites par le Lieutenant-colonel Justin Danwe, Directeur des opérations spéciales, lorsque le journaliste se faisait torturer sur ordre de l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga, ce dernier aurait appelé Laurent Esso. 

Visiblement las de la plume et du verbe acérés du désormais ancien patron du média Amplitude FM, le ministre de la Justice aurait ordonné de « finir le travail » et ce, afin qu’aucune trace ne permette à ce qu’on remonte aux commanditaires. Des révélations qui font froid dans le dos et qui nécessitent d’emblée que Laurent Esso soit entendu devant le Secrétariat d’Etat à la défense (SED) expressément désigné pour conduire cette enquête placée sous le sceau de la vérité. 

Seulement, on est loin du compte. Le Lieutenant-colonel Justin Danwe qui a lâché le morceau serait en danger selon des sources proches de la famille. Pour sa part, Jean-Pierre Amougou Belinga et son sbire Bruno Bidjang attendraient patiemment que le « mauvais vent passe » pour recouvrer leur liberté. Ce qui sonnera la fin de cette enquête qui aurait donc l’effet d’un pétard mouillé. Paul Biya est entrevu comme le seul capable d’exiger que Laurent Esso soit entendu. Osera-t-il?


Pour l’heure, le tout puissant ministre aurait menacé Reporters sans frontières de porter plainte pour diffamation contre sa personne. Les seconds couteaux sont toujours gardés à vue dans les locaux du SED tandis que les présumés commanditaires continuent de vivre paisiblement leurs vies à Yaoundé. Le « sauvez-moi, ils veulent me tuer » entendu par les riverains mais pas les gendarmes, devrait rester sans suite. C’est le triste scénario qui semble se dessiner. La presse internationale crie justice.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page