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Sommet de l’UA : l’Angola potentiellement à la présidence tournante

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Alors que les autorités gabonaises multiplient les gages en vue d’une reconsidération par les partenaires africains des sanctions qui pèsent sur le pays depuis le coup d’Etat du 30 août, ces efforts pourraient être compromis au niveau de l’Union africaine. En effet, le 37e Sommet de l’Organisation qui se tient les 17 et 18 février prochains à Addis-Abeba pourrait consacrer l’Angola à la présidence tournante de l’Organisation. Un pays qui ne cache pas son hostilité vis-à-vis de Libreville.

João Lourenço pourrait bien profiter de l’impasse qui prévaut au sein de l’Union africaine pour prendre la tête de la présidence. En effet, alors que le président comorien, Azali Assoumani s’apprête à quitter son fauteuil de président en exercice de l’organisation, dans le cadre d’une présidence tournante, son successeur n’est toujours pas connu, alors que le 37e Sommet des chefs d’Etat devrait se tenir dans un peu plus d’une semaine. 

L’Angola en pole position devant l’indécision des prétendants de la zone Nord

Selon les règles en vigueur au sein de l’organisation panafricaine, la présidence est assurée par rotation, avec pour critère les différentes zones géographiques. Après les Comores, le tour devrait logiquement revenir à la Zone Nord, avec l’Algérie et le Maroc comme prétendants. Cependant, la rupture des relations diplomatiques avec pour point d’orgue la question du Sahara-marocain, rend impossible tout compromis en vue de désigner le pays qui assurera la présidence tournante de l’Union africaine. 

Si la Mauritanie semblait être le choix le plus probable pour pallier cette difficulté, Nouakchott a clairement décliné l’offre, prétextant la présidentielle prévue pour juillet 2024. Face à cette situation inédite, les regards sont tournés vers l’Angola. En effet, censé assurer la présidence en 2025 pour le compte de la zone Afrique Australe, plusieurs pays africains ont proposé à Luanda d’assurer sa présidence cette année. Si le pays d’Afrique australe a affirmé n’avoir pas reçu de demande formelle, une présidence angolaise en 2024 ne devrait pas faciliter le retour du Gabon au sein de l’UA.  

Une présidence angolaise compromettant l’agenda du Gabon  

En dépit des efforts diplomatiques du Gabon visant à normaliser ses rapports avec les instances régionales africaines, l’Angola s’est clairement affiché comme un farouche opposant aux nouvelles autorités de Libreville. Une hostilité qui s’est ouvertement manifestée en décembre dernier en Guinée équatoriale, à la faveur du cinquième sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC

Alors que le Gabon est toujours exclu des instances de l’Union africaine, une présidence angolaise de l’organisation ne devrait pas faciliter un retour rapide du pays. En effet, en dépit de son isolement sous-régional au sujet de la situation au Gabon, Luanda devrait pouvoir user des leviers de cette présidence tournante pour retarder le retour de Libreville et ce d’autant plus que l’Angola n’a toujours pas digéré le fiasco de son diplomate de la CEEAC en poste à Libreville, à la suite de la rocambolesque affaire d’intrusion au domicile du Haut de Gue-Gue.    

Notons que la décision finale du pays qui assurera cette année la présidence de l’Union africaine est attendue au plus tard les 15 et 16 février, à la faveur de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Organisation. Théoriquement, le Gabon devrait être absent de cette rencontre et du Sommet, au regard des sanctions en cours. 

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