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L’hypocrite Union africaine condamne le coup d’État et suspend le Gabon

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Le Président de la commission de l’Union africaine s’est exprimé à son tour sur la prise du pouvoir par les militaires au Gabon. Dans un communiqué daté du 30 août 2023, Moussa Faki Mahamat, a condamné le coup de force opéré par le Comité de transition et de restauration des institutions (CTRI) annonçant pas la suite la suspension du pays. Une déclaration pour le moins étrange tant l’organisation africaine est restée silencieuse face aux nombreuses violations des règles du jeu démocratique par le régime sortant. 

L’Union Africaine serait-elle frappée d’une amnésie générale ? C’est la question que l’on serait tenté de se poser si l’on en croit la condamnation du coup d’État militaire du 30 août au Gabon par le président de cette organisation, Moussa Faki Mahamat. Une déclaration qui semble occulter les raisons d’un tel dénouement. 

Une violation par les militaires des instruments juridiques et politiques de l’UA     

Dans sa communication, Moussa Faki Mahamat n’est pas allé de main morte pour condamner le coup de force qui a renversé Ali Bongo Ondimba. Tout en exprimant ses inquiétudes sur la situation dans le pays, le patron de l’Union africaine a condamné fermement la tentative de coup d’État au pays comme voie de résolution de sa crise post électorale actuelle

Sans ambiguïté, le Président en exercice de l’UA rappelle que ce coup d’Etat constitue une violation flagrante des instruments juridiques et politiques de l’Union africaine, dont la Charte africaine sur les élections, la démocratie et la gouvernance. Enfin, tout en appelant les militaires à garantir l’intégrité physique du président de la République, Moussa Faki Mahamat invite l’ensemble des acteurs de cette page qui s’ouvre, à privilégier les voies pacifiques conduisant au retour rapide à l’ordre constitutionnel démocratique au pays. 

Un silence assourdissant de l’UA face à la tenue d’élections à huis-clos 

Si les contours de l’organisation du processus électoral au Gabon créaient de l’avis de tous, les conditions d’une contestation certaine au lendemain du 26 août 2023, le scrutin entaché de nombreuses irrégularités, et l’opacité dans laquelle les résultats ont été compilés, ont laissé peu de doute sur la volonté des autorités déchues d’organiser des élections conformes aux principes de la charte africaine sur les élections. Par ailleurs, ni les mesures interdisant la présence d’observateurs internationaux au Gabon, ni l’interdiction d’accès au territoire des médias internationaux, n’ont alerté le Président de la Commission de l’Union africaine sur les conséquences de telles mesures. 

Notons que lors du scrutin de 2016, alors que les observateurs européens avaient conclu à des irrégularités qui entachent la sincérité du processus électoral, l’Union africaine s’était fourvoyée dans un déni de réalité. En effet, dans sa déclaration préliminaire, la mission d’observation conjointe, UA – CEMAC, avait ainsi conclu Au regard des observations effectuées dans les bureaux de vote visités dans le pays, la Mission conjointe constate que d’une manière générale, le scrutin du 27 août s’est déroulé dans le calme, la paix et la stabilité

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