Gabon : Vers une co-construction du partenariat militaire avec la France
Après ses échecs en République centrafricaine, au Mali, puis au Burkina-Faso, la France entend désormais changer la donne dans ses rapports avec ses anciennes colonies. C’est dans le cadre des annonces faites en début d’année 2023 par Emmanuel Macron que son envoyé personnel en Afrique, Jean-Marie Bockel, lui a remis ce lundi 25 novembre un rapport sur la reconfiguration du dispositif militaire français en Afrique.
C’est par une dépêche de l’Agence France Presse (AGP) que cette information est tombée. Il faut dire en effet que dans la poursuite des décisions prises par le président français de répondre aux critiques de politique paternaliste vis-à-vis des pays d’Afrique francophone, que l’ancien secrétaire d’Etat à la Coopération sous Nicolas Sarkozy avait été instruit de proposer des modalités d’une adaptation du dispositif militaire français en Afrique. C’est d’ailleurs dans ce cadre que Jean-Marie Bockel avait rencontré le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema en mars 2023.
Répondre aux besoins exprimés par les partenaires africains
« Les recommandations s’inscrivent dans la volonté de mise en œuvre d’un partenariat de défense renouvelé, répondant aux besoins exprimés par nos partenaires, et co-construit avec eux, dans le plein respect de leur souveraineté », a indiqué la présidence française, citée par l’AFP. Ainsi, cette nouvelle approche partenariale concerne les pays d’Afrique francophone dans lesquels la France dispose de troupes en permanence, excepté Djibouti. S’il est difficile de connaître le nombre de soldats qui devront être relevés, en ce qui concerne le Gabon, ce sont plusieurs centaines sur les quelque 350 qui sont concernés.
Selon l’AFP, les autorités françaises ne prévoient pas annoncer officiellement cette réduction des effectifs en Afrique. Citant l’exécutif français, la principale agence de presse du pays précise simplement que la France prévoit de conserver uniquement « un détachement de liaison permanent et dans le même temps d’adapter l’offre de coopération militaire aux besoins exprimés par ces pays ». Il faut dire que ces changements sont déjà visibles au niveau du Camp de Gaulle de Libreville, qui abrite les soldats français prépositionnés. En effet, ce site a été transformé en académie pour la formation des armées africaines. En son sein, les quelques soldats français restant devraient à termes cohabiter avec leurs homologues gabonais.