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Gabon : plus de 382 milliards de produits alimentaires importés en 2023

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Confronté à des défis liés à la dépendance alimentaire et donc contraint d’importer la quasi-totalité de ses produits, le Gabon doit faire face à une sévère fuite de capitaux. Pour répondre à ses besoins en raison de limitations de la production agricole nationale ou d’autres facteurs, ce sont plus de 382 milliards de FCFA de produits alimentaires qui ont été importés au quatrième trimestre 2023, en hausse de 3,2% en glissement annuel.

Malgré un important couvert forestier, le Gabon est confronté à des défis structurels de taille concernant son agriculture. Le pays dispose de terres arables limitées disponibles pour l’agriculture, ce qui limite la capacité du pays à produire suffisamment de nourriture au niveau national. Résultat, le pays est en proie à une dépendance alimentaire d’envergure, comme vient de le confirmer une nouvelle fois la direction générale de l’économie, qui indique que les importations de produits alimentaires ont représenté 382 milliards de FCFA en 2023

En effet, dans un contexte où des infrastructures inadéquates, notamment routes, installations de stockage et accès aux marchés entravent toujours autant la production et la distribution agricoles, rendant le pays plus dépendant des aliments importés, celles-ci ont pesé pour près de 20% dans le volume total des importations juste derrière les biens d’équipement (38,8% et 766,4 milliards de FCFA) et les biens intermédiaires (25,3% et quasiment 500 milliards de FCFA). 

France, Afrique du Sud, Turquie, principaux fournisseurs alimentaires

Toujours fortement dépendant des exportations de pétrole, ce qui a conduit à un sous-investissement dans d’autres secteurs tels que l’agriculture, le Gabon reste donc toujours autant tributaire de l’étranger pour son alimentation et notamment de la France, de l’Afrique du Sud et de la Turquie. Pour inverser cette courbe, il serait temps que les autorités adoptent une approche multidimensionnelle, notamment en investissant dans la recherche, la technologie et les infrastructures agricoles. 

Essentielle pour amorcer le processus de diversification économique, des secteurs tels que l’agriculture pourraient favoriser le développement tant attendu que ce soit en misant sur une agriculture ciblée de marchés de niches ou une agriculture durable à travers l’amélioration de la fertilité des sols. En faisant la promotion de l’agriculture paysanne à travers le soutien des petits exploitants agricoles, le pays gagnerait largement au change. 

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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