Gabon : malgré les effets nocifs, les fumeurs toujours aussi nombreux

Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation sur les dangers du tabac, le Gabon reste confronté à une forte prévalence du tabagisme, notamment chez les hommes et les jeunes. En 2022, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait que 22 % des hommes et 2,5 % des femmes au Gabon étaient des fumeurs. Ces chiffres, bien que relativement faibles chez les femmes, traduisent une banalisation du tabac dans certaines couches de la population.
L’une des préoccupations majeures concerne l’initiation précoce au tabac, parfois dès l’âge de 12 ans. Cette précocité augmente le risque de dépendance et les complications sanitaires à long terme.Le tabagisme est aujourd’hui reconnu comme l’un des principaux facteurs de risque de cancers, de maladies cardiovasculaires et respiratoires. On estime à plus de 500 le nombre de décès liés au tabac chaque année dans le pays.
Les effets sur la santé reproductive sont également notables : chez les hommes, le tabac est associé à des troubles de la fertilité et des dysfonctionnements érectiles. Chez les femmes, il augmente le risque d’infertilité et de complications pendant la grossesse.
Des efforts encore trop faibles au Gabon
Face à cette situation, le Gabon a pourtant pris des mesures. Le pays a ratifié la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte antitabac et a adopté en 2013 une loi encadrant la consommation du tabac, notamment en interdisant de fumer dans les lieux publics. En 2016, un plan stratégique de lutte contre le tabac a été lancé, et plus récemment, une campagne nationale a permis de sensibiliser près de 10 000 jeunes à Libreville.
Cependant, ces efforts restent insuffisants. Le manque de professionnels formés en tabacologie, la faible disponibilité des traitements de sevrage à l’instar des substituts nicotiniques et le non-respect des interdictions de fumer dans les lieux publics limitent l’efficacité des politiques en place.
Des pistes d’action encore à renforcer
Pour inverser la tendance, il est impératif de renforcer la prévention auprès des jeunes, de former davantage les professionnels de santé et d’améliorer l’accès au sevrage tabagique. Une hausse des taxes sur les produits du tabac et une application stricte de la législation existante pourraient également contribuer à réduire la consommation.Le tabac continue de tuer, lentement mais sûrement. Il est temps d’agir plus fermement pour protéger la santé des Gabonais.
GMT TV