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Gabon : le PDG, cet allié du CTRI encombrant de la Transition

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Accusé de tous les maux qui minent le pays, le Parti démocratique gabonais (PDG), qui est sorti très fragilisé du coup d’Etat militaire du 30 août 2023 qui a renversé son Distingué camarade président (DCP), Ali Bongo Ondimba de la présidence de la République, entend désormais se créer une nouvelle virginité. Une possibilité d’autant plus accessible que le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), qui a misé sur une transition inclusive, semble lui frayer le chemin, en dépit des aspirations du peuple gabonais exprimées lors du Dialogue national inclusif. 

La cérémonie de rentrée politique du PDG, qui a eu lieu le 12 octobre dernier, au cours de laquelle l’équipe dirigeante a clairement fixé ses perspectives dans le cadre de la nouvelle donne politique, en axant sa stratégie sur un soutien affirmé au CTRI et à son président le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a fini par agacer plus d’un. En effet, ce soutien du « parti de masse » aux militaires au pouvoir, l’omniprésence de ses cadres dans les organes de la transition en dépit du rejet de ce parti exprimé par les gabonais, risque à terme d’étioler l’extrême popularité dont jouissent les militaires. 

Le CTRI face à un dilemme 

Ce qui objectivement fait la force du processus de transition du point de vue des partenaires internationaux du Gabon, c’est la capacité des militaires à travailler avec tout le monde, y compris avec le parti déchu. Si cette option donne une certaine crédibilité internationale aux « hommes forts » de Libreville, la situation commence à devenir intenable au plan interne. En effet, alors qu’au Dialogue national, les gabonais ont clairement demandé la dissolution du PDG et des mesures coercitives vis-à-vis de ses cadres dirigeants, la démonstration de force du 12 octobre, qui se poursuit d’ailleurs depuis un certain temps à travers le pays, fait dire à certains que le CTRI serait devenu « le PDG en treilli ». Un discours pour lequel la présidence de la République a d’ailleurs été contrainte de se justifier à la faveur de la conférence de presse animée le 16 octobre dernier par le Conseiller spécial, chef du département Communication présidentielle, Télesphore Obame Ngomo.

Si cet « allié » objectif peut sembler devenir gênant pour le palais du Bord de Mer, les cadres du parti jouent pleinement de cette configuration pour se repositionner. « Le PDG doit être disposé à apporter son soutien responsable au président du CTRI et au CTRI tout entier dès lors que nos intérêts au niveau du parti sont garantis comme cela est bien perceptible actuellement », avait indiqué Paul Biyoghe Mba, Vice-président du PDG. Un discours qui passe difficilement au sein de la classe politique « Leur mépris des aspirations du peuple gabonais reste inchangé, même face aux injonctions populaires et aux interdictions du CTRI, brandissant sans gêne l’image d’Oligui Nguema pourtant interdite », s’est agacé Maître Anges Kevin Nzigou, farouche opposant au régime d’Ali Bongo. Un agacement perceptible au sein même des soutiens du président de la Transition, à l’instar de Bertrand Zibi Abeghe, qui a ce week-end déploré ce retour du PDG qu’il n’a pas hésité à qualifier de « véritable insulte à la mémoire des gabonais »


Même son de cloche du côté de l’ancien candidat à la présidentielle, Dr. Jean Delors Biyogue, qui a déclaré « Il est peut-être impératif et urgent, pour l’honneur de la transition, de sortir du gouvernement les ministres PDGistes qui n’hésitent pas à s’afficher depuis quelque temps, de façon ostentatoire et provocatrice,  aux grandes rencontres de leur parti politique, pour manquement au devoir de réserve que leur impose leur appartenance à un Gouvernement normalement apolitique et donc à priori, sans parti pris ». Il faut en effet dire que les cadres du Parti démocratique gabonais sont une bonne cinquantaine au sein du parlement de transition, et dirigent le perchoir à l’Assemblée nationale de Transition. Par ailleurs, plusieurs sont présents au sein du gouvernement, dont certains qui étaient déjà ministre sous le deuxième mandat d’Ali Bongo, au cours duquel les pires dérives se sont produites.

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