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Modification du Code électoral : le jeu de contorsionniste de Michel Stéphane Bonda

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Ce lundi 17 juillet 2023, le président du Centre gabonais des élections (CGE) Michel Stéphane Bonda était face à la presse nationale et internationale afin de faire le bilan du processus de réception des candidatures aux élections générales et défendre les nouvelles dispositions du Code électoral. Pour ce dernier point, l’ancien ministre délégué aux Eaux et forets s’est défendu comme un beau diable pour expliquer que l’introduction en catimini de ces modifications avait pour objectif de décomplexifier l’opération de vote. 

Si dès l’annonce de l’adoption de la loi portant modification et complétant certaines dispositions de la loi n°07/96 du 12 mars 1996 portant dispositions communes à toutes les élections politiques a suscité une vague d’indignation au sein de l’opinion, du côté du Parti démocratique gabonais, la réaction ne s’est pas fait attendre. Ainsi, la première salve est venue du chef du gouvernement Alain Claude Bilie-By-Nze, le président du CGE a, au cours de sa conférence de presse, tenu à décliner les avantages de cette modification. 

Rendre moins complexe l’opération de vote

En effet, dans un tweet publié le 15 juillet dernier, le premier cité indiquait la main sur le cœur qu’il apportera « la preuve de ce que ce qui a été fait correspond aux demandes écrites de l’opposition », le président du Centre gabonais des élections a argué que cette modification était légale, l’institution pouvant faire toute proposition relatives à l’amélioration du Code électoral et la soumettre aux institutions compétentes. 

Sur un ton pour le moins abracadabrantesque, Michel Stéphane Bonda a soutenu face caméra que ces modifications permettront de faire une économie de temps et prévenir le mécontentement des électeurs et d’éventuelles manipulations susceptibles de conduire à l’annulation du vote. Pis, il a soutenu concernant la suppression de l’enveloppe accolée, jugée « complexe » par ses soins, qu’elle est issue du mémorandum soumis à la Cour constitutionnelle par une frange de l’opposition. 

Des explications de Michel Stéphane Bonda au ras des pâquerettes 

Si l’on convient que la proposition de suppression de l’enveloppe accolée est une proposition de l’opposition, elle est une infime partie d’une proposition plus globale concernant l’opération de vote. En effet, dans son mémorandum intitulé « Plaidoyer des partis politiques de l’opposition pour une réforme du système électoral national », l’opposition propose non seulement la « suppression des enveloppes accolées » mais surtout « l’introduction du bulletin unique en format A3 et l’inscription des candidats par ordre alphabétique ». Dans le même ordre d’idées, les signataires suggéraient que « le bulletin unique remis à chaque électeur doit être authentifié, en haut, par le président et, au bas, par les deux vice-présidents ».

LIRE AUSSI : Gabon : Paul-Marie Gondjout appelle Ali Bongo à ne pas promulguer la modification de la loi électorale

Autre fait pour le moins incongru, l’adoption, la promulgation et la publication des modifications apportées à la loi n°07/96 du 12 mars 1996 portant dispositions communes à toutes les élections politiques un jour non ouvré, en l’occurrence, le samedi 15 juillet. Comble de l’incurie dans cette affaire, le tour de prestidigitateur de l’exécutif de promulguer un texte alors que le chef de l’État sortant Ali Bongo Ondimba se trouvait à Nairobi au Kenya pour la 5ème réunion de coordination semestrielle entre l’Union africaine, les Communautés économiques régionales et les Mécanismes régionaux. De quoi laisser songeur sur l’intelligence des personnalités impliquées dans ce projet. Wait&See!

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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