Gabon : Bilie-By-Nze tient mordicus à une Commission Vérité, Justice et Réconciliation
Réclamée à cor et à cri par de nombreux acteurs de l’opposition et de la société civile, la mise en place d’une Commission Vérité, Justice et Réconciliation continue de faire débat au sein de l’opinion nationale. La preuve avec la énième sortie de l’ancien premier ministre Alain Claude Bilie-By-Nze qui a réitéré sa demande de mise en place de cet organe afin de faire la lumière non seulement la gestion du pays depuis 1990, mais surtout sur les présumés crimes économiques et de sang qui seraient imputés aux anciens tenants du pouvoir.
Si en avril dernier, il avait déjà justifié sa démission du poste de vice-président du Parti démocratique gabonais (PDG) par la volonté de ses camarades du parti d’éluder volontairement l’épineuse question des crises postélectorales de 2009 et 2016 souvent imputées aux PDGistes, le dernier premier ministre du président déchu Ali Bongo Ondimba semble décidé à prendre son bâton de pèlerin pour la mise en place d’une commission pour faire la lumière sur ces questions.
Une commission pour faire la lumière sur les crimes imputés aux PDGistes
Ainsi, dans un libre propos publié le 30 mai dernier, Alain Claude Bilie-By-Nze a relevé que si l’objectif était de dégager la responsabilité des personnalités « qui se seraient rendus coupables de crimes économiques et/ou de crimes de sang », la mise en place d’une Commission Vérité, Justice et Réconciliation/Réparation était « la seule voie de sortie de l’impasse politique qui pointe à l’horizon ». Une demande qui rejoint d’ailleurs celle de nombreux acteurs de la vie politique gabonaise qui estiment que pour solder le passé du régime Bongo-PDG la mise en place de cette commission était plus qu’impérative.
Dans le même élan, l’ancien premier ministre a indiqué qu’à défaut de la mise en place de cette commission, les actuels tenants du pouvoir peuvent simplement initier des procédures judiciaires, ou, au moins, appeler à une commission d’enquête parlementaire pour connaître de cette question. « Les Gabonais veulent savoir ce qui s’est réellement passé dans la gestion de l’État depuis 1990 au moins », a lancé Alain Claude Bilie-By-Nze.