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Engagement décennal : l’État est-il en mesure d’honorer sa part du contrat ?

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L’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) a récemment décidé de veiller strictement au respect de l’engagement décennal en sollicitant l’appui du ministère de l’intérieur. Une initiative visant à s’assurer que les jeunes gabonais ayant bénéficié de bourses d’études financées par l’État retournent au pays pour participer à son développement. Bien que cette décision soit louable, elle soulève une question cruciale. L’État gabonais est-il en mesure d’honorer sa part du contrat, notamment en offrant des emplois à ces jeunes diplômés, dans un contexte de chômage persistant ?

L’engagement décennal est un contrat entre l’État gabonais et les étudiants boursiers, stipulant que ces derniers doivent travailler au Gabon pendant au moins dix ans après l’achèvement de leurs études. En théorie, ce mécanisme vise à garantir un retour sur investissement pour l’État et à bénéficier de l’expertise de jeunes formés dans des institutions de renom à l’étranger. Cependant, pour que cet engagement soit effectivement bénéfique, l’État doit être en mesure de créer des opportunités d’emploi pour ces diplômés.

Quelle garantie de l’emploi pour les jeunes diplômés?

Selon le Décret n°0065/PR/MESRSIT/ du 12 février 2024, fixant les régimes de bourses d’études en République gabonaise. Selon l’article 9 de ce décret, « le bénéficiaire d’une bourse d’études ou son représentant légal, s’il est mineur, est tenu de signer un engagement décennal ». Le non-respect de cet engagement expose l’étudiant à des sanctions, pouvant aller jusqu’au remboursement des frais de bourse ou des poursuites judiciaires.

Toutefois, comme de nombreux pays africains, le Gabon fait face à un taux de chômage élevé, en particulier parmi les jeunes. La situation est exacerbée par une économie dépendante des hydrocarbures et par des défis structurels qui entravent la diversification économique. Dans ce contexte, la capacité de l’État à absorber un nombre croissant de jeunes diplômés dans le marché du travail est sérieusement remise en question.

Des efforts de diversification de l’économie pour répondre à ma problématique de l’emploi

Un des principaux défis est l’adéquation entre les compétences acquises à l’étranger et les besoins du marché du travail local. De nombreux jeunes formés à l’étranger reviennent avec des compétences pointues et spécialisées qui peuvent ne pas trouver d’application immédiate dans le tissu économique gabonais. Cela nécessite une planification stratégique pour développer des secteurs capables d’absorber ces compétences, ce qui n’est pas une tâche aisée dans un contexte économique déjà fragile.


Pour que l’engagement décennal soit une réussite, l’État tente de mettre en place des stratégies solides. En effet, les autorités de la Transition essaient de diversifier l’économie du pays. Ce qui permettra la création de nouveaux emplois. Elles investissent également dans la construction d’un environnement propice à l’entreprenariat avec notamment la création d’une banque spécialisée. Enfin, les assises de la formation professionnelle visent à garantir une adéquation formation-emploi. Gageons que ces mécanismes portent les fruits attendus.

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