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Suppression du Sénat : le Gabon doit-il s’inspirer du modèle sénégalais ?

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Créé en 1997 à l’issue d’une révision constitutionnelle, le Sénat fait l’objet de vives critiques, notamment sur son utilité, car près de 30 ans après, il n’aura servi que de chambre d’enregistrement à la solde du régime Bongo-PDG. Dans le contexte de transition dans lequel se trouve actuellement le pays depuis le coup d’État du 30 août 2023, sa survie est de plus en plus remise en cause, de nombreux acteurs politiques et de la société civile estimant qu’il était temps d’acter sa mise à mort à l’exemple du Sénégal.

Si depuis des années l’idée de sa suppression relevait d’un simple débat au sein de l’opinion, le Dialogue national inclusif qui s’est ouvert depuis le 02 avril dernier aura été l’occasion de l’aborder de manière frontale. En effet, c’est au sein, de la sous-commission Régime et Institutions que l’avenir de la Haute chambre du Parlement gabonais devrait se jouer. Il faut dire que dans leurs diagnostics, outre « la forte personnalisation des institutions de la République, les Gabonais ont relevé l’ineffectivité des verrous de contrôle engendrant des déviances dans la gestion de la chose publique ».

Pour le cas spécifique du Sénat, cette institution présentée comme exagérément budgétivore n’a jamais atteint ses objectifs et n’a jamais été à la hauteur des attentes du peuple gabonais. Si en février 2018, l’ancien régime avait décidé de réduire le nombre de sénateurs de 102 à 52, de nombreux acteurs de la vie politique continuaient de réclamer sa suppression pure et simple. 

Suivre le modèle sénégalais en mettant à mort le Sénat

Ayant pour vocation de représenter les collectivités locales et de défendre leurs intérêts, l’institution n’a jamais daigné faire de la décentralisation son cheval de bataille, alors qu’elle a adopté une loi y relative. Ainsi, l’avenir du Sénat se jouera donc à l’issue du référendum qui, au terme du Dialogue national inclusif, devrait permettre la validation de la nouvelle Loi fondamentale en suivant par exemple le cas sénégalais. 

Pour rappel, c’est au lendemain de son élection à la présidence de la République que Macky Sall avait annoncé en aout 2012 la suppression du Sénat sénégalais. Il avait motivé cette mesure, boudée avec véhémence par les sénateurs, par la nécessité d’économiser 12 millions d’euros, soit plus de 7,8 milliards de FCFA à l’année et de financer prioritairement la lutte contre les inondations. Un bel exemple qui à terme devrait être mis sur la balance par l’ensemble des commissaires participants au Dialogue national au Gabon. 

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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