Sébé-Brikolo : des notables incapables de payer 50.000 FCFA de salaire à un enseignant

Depuis plusieurs semaines, les élèves du niveau CM2 de l’école publique du regroupement de villages Ambinda, dans le département de la Sébé Brikolo, peinent à suivre une scolarité normale. Et pour cause, les notables de la localité, qui s’étaient engagés à embaucher à leurs frais un enseignant auxiliaire pour combler le déficit, n’honorent plus leurs engagements au point que le compatriote a décidé de cesser les cours. C’est en tout cas ce que révèle l’hebdomadaire L’Aube, dans sa parution du 12 février 2024.

Dans son article, le confrère pointe principalement la responsabilité du premier Vice-président du Sénat de Transition, Luc Oyoubi. Lequel aurait cessé d’honorer son engagement de verser à l’enseignant la modique somme de 50 000 Fcfa, au motif que ses revenus actuels ne lui permettent plus de faire face à cette dépense. Toute chose qui devrait interpeller le ministre de l’Education nationale Camélia Ntoutoume Leclercq, afin que l’Etat assure sa fonction régalienne au sein de cette localité.   

Luc Oyoubi incapable à honorer son engagement de rémunérer l’enseignant 

Si les habitants de ce regroupement de 5 villages soutiennent que l’enseignant était rémunéré jusqu’au dernier trimestre de l’année 2022 par les cadres du village Ambinda, le Secrétaire général 1 par intérim du PDG aurait, sous la pression, cédé à reprendre à sa charge le salaire de cet enseignant. Lequel aurait ensuite entrepris une démarche auprès des autorités administratives locales « C’est lui-même (Luc Oyoubi ndlr) qui avait délibérément demandé au Conseil départemental de la Sebe-Brikolo d’écarter le dossier de cet enseignant de la liste des moniteurs auxiliaires payés par cette entité », indique le confrère, citant les villageois. 

Pour sa part, Luc Oyoubi, qui aurait reconnu un tel engagement, a justifié cette cessation de versement qui dure depuis 4 mois par une perte de 40% de ses revenus. « Interrogé par nos soins, le concerné (…) justifie sa position actuelle par le fait qu’il n’a plus les moyens qui lui permettaient de faire face à cette obligation », précise le confrère L’Aube. Par ailleurs, Luc Oyoubi renvoie dos-à-dos le Conseil départemental et le ministère de l’Education nationale. 

Rappelons que l’inégale répartition des enseignants sur le territoire est l’une des causes profondes du déficit observé. Si les récents postes budgétaires attribués à ce département ministériel vont considérablement améliorer les conditions d’apprentissage des jeunes, reste à espérer que le Regroupement de villages Ambinda, dans le département de la Sebe-Brikolo, pourra en bénéficier.