Référendum 2024 : le Mouvement politique alternative appelle à voter « NON »
Le Mouvement politique alternative (MPA), par la voix de son président Axel Stophène Ibinga Ibinga, ancien candidat à l’élection présidentielle d’août 2023, a pris une position claire concernant le référendum constitutionnel de ce samedi 16 novembre 2024. Dans un communiqué parvenu à Gabon Media Time, ce jeudi 14 novembre, le leader du MPA a invité ses partisans et sympathisants à rejeter le projet de Constitution, estimant qu’il présente des failles majeures menaçant les principes fondamentaux de la démocratie et de l’État de droit.
Axel Stophène Ibinga Ibinga a salué les efforts du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) depuis son arrivée au pouvoir, notamment les initiatives pour réformer le cadre institutionnel. Cependant, il a insisté sur la nécessité d’un examen minutieux du projet de Constitution, soulignant que « l’enjeu dépasse les préférences partisanes et engage l’avenir de toutes les générations ».
Selon le leader du MPA, l’abstention ne saurait être une option dans ce moment décisif. Il a exhorté les citoyens, particulièrement les jeunes, les étudiants, les sans emplois, les jeunes filles mères à lire attentivement les 43 pages du texte avec ses 173 articles et à voter en pleine connaissance des enjeux. « Nous devons nous mobiliser pour aller voter massivement contre ce projet de révision constitutionnelle parce que cela engage notre avenir commun », a-t-il précisé. Le président Axel Stophène Ibinga Ibinga n’a pas manqué de dénoncer les contradictions et les confusions contenues dans ce projet de loi fondamentale, qu’il considère incompatibles avec les aspirations démocratiques et d’Etat de droit.
Des critiques sur la séparation des pouvoirs
L’une des principales préoccupations soulevées par Axel Stophène Ibinga Ibinga est l’absence d’une véritable séparation des pouvoirs dans le projet de révision constitutionnel. Il a critiqué l’article 69, qui confère au Président de la République un contrôle exclusif sur le gouvernement, le rendant responsable uniquement devant lui et non devant le Parlement. Cette disposition, selon lui, affaiblit la capacité du Parlement à exercer un contrôle effectif sur l’exécutif.
Le président du MPA a également dénoncé le rôle du chef de l’exécutif au sein du Conseil supérieur de la magistrature, prévu à l’article 128. Cette double casquette, selon lui, compromet l’indépendance du pouvoir judiciaire et fragilise la démocratie. Pour le leader du MPA, une justice véritablement indépendante est essentielle pour bâtir un État de droit solide.
Des profils hétérogènes à l’origine des incompréhensions contenues dans le texte
Le projet de Constitution soumis au référendum de ce 16 novembre suscite des interprétations variées, révélant un gouffre important entre la compréhension rationnelle de ses dispositions et les multiples lectures qui en sont faites. Cette disparité, selon le président du MPA, Axel Stophène Ibinga Ibinga, s’explique par « l’hétérogénéité des profils des rédacteurs et des initiateurs du texte ». En effet, les divergences de formation, de vision politique et d’expérience des acteurs impliqués dans l’élaboration du projet ont conduit à un document complexe, parfois contradictoire, et difficile à appréhender pour le grand public.
Face aux ambiguïtés et contradictions du projet de révision constitutionnelle, Axel Stophène Ibinga Ibinga a affirmé que ce texte ne respecte pas les principes fondamentaux de la séparation des pouvoirs. En conséquence, il a appelé les partisans et ses sympathisants à voter massivement NON. Il a conclu en rappelant que « voter est un devoir républicain et que ce rejet est une démarche en faveur d’une démocratie plus juste et inclusive ».
« Que Dieu domine sur le Gabon », a-t-il déclaré pour clôturer son communiqué. Le MPA espère que ce rejet incitera à une réflexion plus approfondie sur les bases institutionnelles nécessaires pour garantir un avenir stable et prospère au pays.