A La UneDerniers articlesJUSTICE

Me Lubin Ntoutoume : « les concours d’accès à la magistrature sont mal organisés »

Lire cet article

À l’heure où le Gabon amorce la restauration de ses institutions, l’ancien Bâtonnier de l’ordre des avocats a posé sa réflexion sur le rôle que devrait jouer le juge gabonais pour une justice plus responsable et impartiale. Seulement, pour Maître Lubin Ntoutoume, cet idéal passe par une sélection transparente absente dans notre pays.

Comment rendre à la justice sa fierté ? Comment faire du juge un agent public respecté et respectable ? Autant de questions qui taraudent les esprits des compatriotes qui peinent désormais à faire confiance à la justice eu égard à la réputation peu reluisante qu’ils traînent. Pour y remédier, Me Lubin Ntoutoume suggère un changement de paradigme et plus de rigueur lors du recrutement des juges.

Quelle justice avec des juges mal formés ?

C’est la problématique posée par Maître Lubin Ntoutoume qui rappelle que le serment prononcé par ces derniers intègre l’engagement de se conduire « en tout comme un digne loyal magistrat ». Pour atteindre cet idéal républicain, nul doute que la formation doit être optimale. Le juge gabonais devant enfin devenir celui qui rend la justice et dit le droit. 

Seulement, les errements sont légion lors des différents concours d’entrée à l’Ecole nationale de la magistrature (ENM). « Le recrutement des magistrats échappe quelque fois à la rigueur propre aux corps d’élite. Il existe malheureusement des voies détournées pour être admis […] Les concours d’accès à ces grandes écoles sont mal organisés », déplore-t-il.

De la nécessité de changer de logiciel !

Au regard de la noblesse que revêt le statut de magistrat, il est impérieux de se réapproprier sa dignité, sa loyauté, son honneur et sa probité. Toute chose qui, selon l’ancien Bâtonnier de l’ordre des avocats du Gabon, est un gage pour l’indépendance du pouvoir judiciaire érigé au 3e rang. Lequel a la lourde charge de mettre en musique la séparation des pouvoirs.

À ce propos, Me Lubin Ntoutoume suggère que « le concours d’admission doit se faire librement et seul lemérite doit être primé ». Car, la fraude régulièrement dénoncée a fini par jeter l’opprobre sur le juge gabonais. D’ailleurs, le Syndicat national des magistrats (Synamag) a, lui-même, pointé du doigt le phénomène dans leur corporation. À cela s’ajoute le renforcement de capacités pour les magistrats déjà en fonction.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page