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Lebamba: il «tape le diable» pour empêcher l’électrification de son village

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C’est une scène pour le moins surréaliste qui s’est produite dans le village de Kanda, à 7 km de Lebamba, chef-lieu du département de la Louetsi-Wano. Et pour cause, selon les informations relayées par le quotidien L’Union ce lundi 15 mai 2023, Joseph Moutendi aurait «tape le diable» pour protester contre les travaux d’électrification de son village qui auraient abouti à l’abattage d’un arbre lui appartenant. 

En effet, alors que les équipes de la Société d’électricité, de téléphone et d’eau du Gabon (seteg), entreprise adjudicataire choisi pour assurer les travaux d’alimentation en électricité des hameaux allant de Kanda à Makongonio, sur la route de Mbigou, étaient déjà à pied d’oeuvre, la situation aurait vite tourné en tension. 

Selon nos confrères, tout serait parti de la décision de l’entreprise d’abattre plusieurs arbres situés dans l’emprise du projet. Une opération réalisée avec l’accord des auxiliaires de commandement et même du préfet Éloge Patrick Mombo Moukanga mais qui aurait été vue d’un mauvais œil par sieur Joseph Moutendi.

Sieur Joseph Moutendi «tape le diable» pour punir ce sacrilège

Motif de cette montée de tension entre le paysan rebelle et les agents de la Société d’électricité, de téléphone et d’eau du Gabon, l’un des arbres abattus lui appartenait. Dans un excès de colère Joseph Moutendi se serait donc muni de rejets de bananier dans le but de «taper le diable», pratique ésotérique de certains peuples du sud du Gabon pour punir des individus qui se seraient rendus coupables de violation d’une loi traditionnelle.

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« Quiconque a participé à l’abattage de cet arbre devrait subir la colère des ancêtres » aurait-il lancé. Des paroles qui auraient aussitôt contraint les agents de la Seteg craignant pour leurs vies, à provisoirement mettre un terme aux travaux. Il aura fallu l’intervention des éléments de la brigade de gendarmerie pour calmer les velléités de Joseph Moutendi. Mieux, un rassemblement des sages du village aurait vite été convoqué dans le but d’annuler ses incantations.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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