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Gabon : véhicules neufs – véhicules d’occasion, le consommateur entre cherté et insécurité

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Comme la plupart des secteurs dans notre pays qui disposent d’une économie peu diversifiée, le marché des véhicules reste encore embryonnaire. Dépendant de la commande de l’Etat pour le neuf et influencé par divers facteurs économiques et sociaux pour l’occasion. Bien qu’en pleine mutation au regard de la montée en puissance des véhicules chinois dans le pays, il reste encore sujet à de nombreuses pesanteurs, principalement administratives. Résultat, un véhicule d’occasion qui s’échange 2 millions de FCFA voire moins dans les pays voisins, coûtera le double au Gabon. Idem pour le neuf dont les taxes peuvent grimper jusqu’à 56% du prix d’achat, tout ceci dans un contexte où les banques peinent à sortir le chéquier pour soutenir l’économie. 

Si le secteur automobile le plus dynamique d’Afrique est celui de l’Afrique du Sud, c’est parce que la nation Arc en ciel possède une industrie automobile bien établie. Elle dispose d’investissements significatifs de fabricants internationaux et une production importante de véhicules. Le Maroc a également pris le pas, en développant des capacités de production croissantes et des infrastructures de soutien qui permettent son développement, tout comme le Nigeria, qui avec son potentiel de marché en croissance constante, montrent également une dynamique intéressante.

Tous ces pays ont structuré leur développement du secteur automobile, contrairement au Gabon qui marche à reculons. Pour se rendre compte des difficultés de ce secteur dans notre pays, il faut regarder du côté de sa structure même. La majorité des véhicules présents dans le pays sont importés, souvent d’Europe ou d’Asie. Les principaux acteurs du marché sont les distributeurs avant même les concessionnaires locaux qui représentent diverses marques internationales. Il faut dire que les distributeurs s’embarrassent de moins de contraintes, ils sont même quelque peu soutenus par l’administration. 

Un marché de véhicules d’occasion prépondérant mais à risque 

Dans un tel contexte, les voitures d’occasion pullulent sur le marché. Leur coût est inférieur à l’achat, mais leur qualité est de plus en plus discutable et le coût des réparations qu’ils impliquent renvoie à terme à celui d’un véhicule neuf, d’autant qu’il est quasiment impossible pour les acquéreurs, de disposer d’un historique complet. Trouvés via des plateformes en ligne souvent douteuses et peu scrupuleuses qui omettent volontiers des détails importants puisque la Loi ne les y contraints pas, ces véhicules entraînent dans plusieurs cas, des dérives liées à l’insécurité routière dans un pays en proie à des failles en matière de qualité de ses routes. 


Entretenu dans un pays qui est pourtant le septième producteur de pétrole africain, et qui dépense chaque année des milliards de FCFA en véhicules grand luxe achetés à prix d’or pour son administration et surtout sa « haute administration », cette tendance perdure à tel point qu’aujourd’hui on assiste à un phénomène récurrent qui est l’explosion de véhicules ça et là à travers la capitale. Un fait pas étonnant pour les experts du secteur, tant l’arrivée sur le marché gabonais de véhicules « bons pour la casse » dans le sillage de ces véhicules d’occasion, n’interroge que peu.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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