Gabon : quid de la construction des salles de spectacle dans l’hinterland ?
Longtemps attendue, la salle de spectacle de Libreville a été inaugurée par le président de la transition le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema et le ministre de la Culture et des Arts le Dr. André Jacques Augand le 30 août 2024. Une initiative saluée par les populations et les acteurs culturels. Seulement, ce type d’infrastructures dédiées à la valorisation et la promotion de la culture, manque cruellement à l’intérieur du pays et même dans les autres localités du grand Libreville.
Ce n’est confidentiel pour personne, la culture occupe une place de choix dans le développement d’un pays. Si dans de nombreux pays, des structures sont mises en place pour permettre l’essor du secteur ainsi que de ses principaux animateurs que sont ses acteurs, au Gabon, force est de constater que les choses avancent à tâton et quand il y a des réalisations, elles ne se font qu’à Libreville. A telle enseigne qu’à ce jour, tout le pays ne compte qu’une seule véritable salle de spectacle construite par l’Etat. Celle-ci est située dans au centre-ville. Contraignant de facto les compatriotes des communes d’Owendo, Ntoum et Akanda a s’y rendre pour participer aux événements culturels. Pire encore pour ceux qui résident à l’intérieur du pays.
Parcourir des kilomètres pour assister à un événement culturel !
C’est ce que laisse entendre et penser le ministre en charge de la Culture et des Arts, le Dr André Jacques Augand. En effet, depuis des années notre pays ne compte qu’une seule salle de spectacle dont les travaux ne se sont achevés que récemment. Un problème majeur qui est un frein au développement, à la valorisation de la culture, à la création d’emplois, à l’attraction touristique, à l’éducation populaire et à l’innovation artistique, ainsi qu’à l’épanouissement des acteurs culturels et même de la population. Des problématiques qui devraient interpeller le membre du gouvernement sur la proximité des infrastructures. Il faut dire que si la salle de spectacle actuelle permettra aux compatriotes de se mouvoir, il n’en demeure pas moins que les spectateurs vivant dans l’hinterland sont les grands oubliés de ce projet.
En effet, aucune infrastructure, aucun projet de construction n’ont été annoncés ou mis en place pour remédier à cette réalité qui a certains égards favorise l’oisiveté et la délinquance qui sévissent et dont les événements récents à Port-Gentil et Moanda continuent de défrayer la chronique. Les populations du Woleu-Ntem, de la Ngounié, de la Nganga, du Haut-Ogooué et du reste du pays sont contraintes d’effectuer des voyages dans le but d’assister aux grands événements. Pourtant la construction de salles de spectacle dans les capitales provinces et les communes à forte concentration de population du pays, permettra une meilleure accessibilité et une meilleure appropriation par le plus grand nombre.
Le déficit infrastructurel qui prévaut rend la culture inaccessible, en contraignant les promoteurs d’événements et les acteurs culturels à les organiser dans les grands artères les conséquences immédiates sont l’insécurité des biens et des personnes et l’entrave à la libre circulation des individus. Le gouvernement de la transition est donc appelé à œuvrer pour une meilleure diffusion de la culture au sein d’infrastructures dédiées. Car, la culture a le don de rapprocher les populations, de stimuler l’économie locale, de renforcer la cohésion sociale et de dynamiser les quartiers. Vivement un changement de paradigme.
GMT TV