Gabon : seulement deux projets consacrés au secteur de la Santé dans le PNDT
Le plan national de développement de la santé (PNDS) 2023, a révélé 9 carences comme étant les problèmes principaux de ce secteur et pour lesquels le ministre de la Santé, le Pr. Adrien Mougougou tente d’apporter des solutions. Pourtant, dans le rapport final du Plan national de développement pour la transition (PNDT) 2024-2026 dont Gabon Media Time a reçu copie, sur les 30 projets prioritaires du gouvernement de transition, le secteur de la santé bénéficie de seulement 2 projets. Un constat surprenant pour ce secteur vital en proie à plusieurs dysfonctionnements.
Le chapelet de préoccupations dressé à l’endroit du secteur de la santé est préoccupant. En effet entre l’absence de spécialistes, la répartition inéquitable des ressources humaines et financières, ajouté aux ruptures récurrentes de stocks de médicaments et dispositifs médicaux, essentiels dans les établissements sanitaires pour ne citer que ces carences, dans une certaine mesure le gouvernement de transition devrait consacrer assez d’attention pour rendre notre système de santé optimal. Pourtant c’est le contraire, puisque dans le PNDT 2024-2026, sur les 30 projets prioritaires dont le coût s’élève à 213 milliards de FCFA et réparti en 11 secteurs, seuls 2 projets sont consacrés à ce pan d’une importance vitale.
La santé pas véritablement une priorité pour le CTRI ?
Lors de son passage devant les députés de la transition le 7 décembre dernier, le premier ministre de transition Raymond Ndong Sima conscient des préoccupations et surtout des attentes des Gabonais avait décliné une kyrielle de projets afin d’optimiser ce secteur qui est plongé dans une léthargie qui ne dit pas son nom et cela depuis des années. Alors comment comprendre que ce secteur très important pour tout un pays ne bénéficie que de 2 projets sur 30 projets prioritaires, alors que l’Éducation nationale bénéficie de 6 projets, les infrastructures 5 projets, la formation professionnelle 3 projets, la pêche et l’aquaculture 3 projets également?
Selon le Plan national de développement de transition ( PNDT) 2024-2026, le gouvernement de la transition trouve prioritaire de « Construire 10 centres de santé avec équipements (…) sur un stock de 28 à construire et le renforcement des structures sanitaires ( PNDS II ) », le tout pour un montant total 20 103 130 000 FCFA. Pourtant l’un des problèmes décriés par les compatriotes à travers le pays est le manque de personnel. Qui ira donc diriger ces structures sanitaires si le personnel soignant est insuffisant voire inexistant? Un fait d’ailleurs que le premier ministre avait reconnu et pour lequel il avait promis des solutions en prévoyant « de rendre disponibles sur le territoire national des formations de pointe en mettant à contribution les Universités et Instituts de formation sanitaire ». Pourtant à ce jour, la formation est loin d’être prioritaire dans le secteur de la santé.
Le bien-être des populations, une non-priorité pour le CTRI?
1400 postes budgétaires ont été attribués au total dans le secteur de la santé, deux projets prioritaires pour le CTRI qui nécessitent une enveloppe de 20 103 130 000 FCFA, le budget de fonctionnement de la santé est évalué à 131 milliards de FCFA pour quel résultat au final ? Voici l’hôpital psychiatrique de Melen qui est en surpopulation, ni son extension, ni la construction d’autres structures de ce type ne figurent dans les projets prioritaires de la santé.
Pourtant dans le domaine de l’Éducation, il est prévu la réhabilitation des établissements secondaires, à l’instar du Lycée technique national Omar Bongo ( LTNOB) pour un coût de 2 milliards de FCFA afin d’améliorer la qualité des services et des conditions d’apprentissage. In fine, le bien-être des compatriotes est très loin d’être une priorité pour les militaires au pouvoir, et cela s’explique puisqu’à ce jour seulement une minorité d’individus s’approprient l’essentiel des richesses de notre économie.