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Gabon: les justiciables victimes du bras de fer entre magistrats et avocats ?

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Prise à la suite de l’incarcération de Me Irénée Mezui Mba, la nonparticipation de l’Ordre des avocats du Gabon à la session criminelle entraîne de lourdes conséquences pour les justiciables. En effet, les détenus, à titre préventif, et leurs familles devront garder leur mal en patience et subir l’injustice de la justice en étant maintenant en prison au-delà du délai légal et sans possibilité de se défendre.

Le bras de fer entamé entre le Barreau du Gabon et le ministère de la Justice après la mise sous mandat de dépôt de manière peu orthodoxe de Maître Irénée Mezui Mba pour suspicion de détournement de fonds de la Société gabonaise de raffinerie (Sogara) est sans aucun doute source de tous les maux pour les justiciables. En effet, informés de leur comparution lors de cette première session criminelle, ces détenus ont vu leurs procès reportés après l’annonce de la non-participation des avocats.

Si pour l’instant il n’est fait mention que de suspension, les effets ne se sont pas fait attendre. Pour les parents et proches de ces détenus, il est inadmissible que des personnes présumées innocentes soient « prises en otage » par cette tension entre agents et auxiliaires de justice. Dans cette mouvance de dénonciations, le Président de l’association SOS prisonniers du Gabon (SPG) a saisi l’occasion d’appeler l’État à accorder la mise en liberté provisoire à tous les détenus préventifs mais arbitrairement.

Pour Lionel Engonga Ella « c’était un soulagement pour les détenus de 7-8 ans d’apprendre qu’ils pourraient être jugés. Il est choquant qu’à la dernière minute on les informe qu’ils ne pourront plus passer en audience parce que les avocats ne veulent plus participer. C’est un véritable préjudice moral, psychologique. Il s’étend aux familles déçues », a-t-il souligné. Non sans manquer de préciser que cette situation ne fait que conforter le fait que l’univers carcéral est pléthorique. Pour information, le délai légal de détention préventive est de 24 mois au plus au Gabon.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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