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Gabon : « la Gabonité », un concept dangereux selon le bâtonnier !

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Lors de la réunion devant l’Assemblée constituante le 14 septembre 2024, Me Raymond Obame Sima, Bâtonnier de l’ordre des Avocats du Gabon, a exprimé des réserves quant à la proposition de « Gabonité » inscrite dans le projet de nouvelle Constitution. Bien qu’il reconnaisse certaines avancées, il met en garde contre le risque de division entre citoyens, ce qui irait à l’encontre des engagements internationaux du Gabon.

Le projet de Constitution en gestation stipule, selon la ministre de la réforme des institutions Murielle Minkoue que pour accéder à des hautes fonctions, dont celle de Président de la République, il faut être Gabonais de père et de mère, tous deux nés Gabonais. Une disposition issue des recommandations du Dialogue national inclusif (DNI) qui s’est tenu à Angondjé. Pourtant pour Me Obame Sima, cette exigence pourrait entraîner des formes d’exclusion et de discrimination.

Attention au divisionnisme consacré par la constitution !

Pour le patron des avocats du Gabon, ces modalités prescrites par les participants au DNI sont contraires au principe d’égalité inscrit dans des textes fondamentaux tels que la Déclaration universelle des droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, que le Gabon a ratifiés sans réserves. Le bâtonnier de l’ordre des avocats rappelle que « le Gabon, en tant qu’État moniste, ne peut se permettre de violer ses engagements internationaux ».

Lors de son exposé des réserves et suggestions, Me Raymond Obame Sima évoque les conséquences néfastes de telles tentatives de division, qui ont déjà causé des dégâts dans d’autres pays. Il appelle donc à la prudence et à la réflexion sur les valeurs profondes de la nation. Tout en martelant que le Gabon a une histoire riche et complexe qui ne doit pas être occultée par des propositions potentiellement excluantes.

En guise d’illustration, le bâtonnier de l’ordre des avocats cite l’exemple du premier Ballon d’Or africain du Gabon Pierre-Emerick Aubameyang. Une fierté nationale dont les origines familiales ne correspondent pas aux critères du néo concept de « Gabonité ». Cette référence souligne l’absurdité d’une telle approche, invitant les membres de l’Assemblée constituante à construire une nation unie et inclusive, fidèle aux principes démocratiques fondamentaux. De quoi faire réfléchir plus d’un !

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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Un commentaire

  1. Effectivement, cet article inscrit dans le projet de constitution a des relents discriminatoires. L’exemple pris sur le ballon d’or africain illustre bien ce que contient cet article. De vous à moi, qui est véritablement gabonais en dehors des pygmées ?
    Quand je vois les parlementaires (les membres de la constituante) actuels se féliciter d’un travail qui n’était pas le leur. Où avons vu dans le monde où une proposition de loi part du parlement pour le gouvernement pour être examinée? C’est le monde à l’envers ! Comment expliquer que la constituante dont la prérogative est d’élaborer un projet de constitution, se retrouve à ne faire des amendements et qui au demeurant ne seraient que des avis in fine ? C’est de la duplicité à laquelle nous assistons. Vous et le putschiste, élaborez une monarchie tropicale à la sauce nkumu.

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