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Gabon : Irrégularités dans les saisies effectuées chez Ian Ngoulou ?

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Alors que la toile gabonaise était effarée après la découverte de plusieurs valises d’argent au domicile de Ian Ghislain Ngoulou, un détail a retenu notre attention. Il s’agit de la consigne peu orthodoxe donnée par André Patrick Roponat, procureur de la République, à ses équipes sur les devises dont il se serait arrogé le droit d’en faire l’évaluation en catimini.

L’acte de libération menée par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a permis de débusquer plusieurs agents véreux qui avaient fait du Trésor public leur source d’approvisionnement intarissable. Et ce, au mépris des règles d’usage dans l’administration. Ainsi, Ian Ghislain Ngoulou a été cueilli sur instruction du parquet à son domicile avec plus de 4 milliards FCFA.

Une procédure entachée d’irrégularités ?

C’est la question qui taraude les esprits. Tant au sein des forces de l’ordre que dans l’opinion publique. Si tous louent l’action du CTRI envers la « Young Team » dont la gestion scabreuse des finances publiques obèraient le fonctionnement du pays, il demeure que des écueils sont à déplorer dans la procédure menée par André Patrick Roponat et ses préposés.

S’étant rendu au domicile de Ian Ghislain Ngoulou pris en flagrant délit de thésaurisation de fonds publics, le Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Libreville a délibérément choisi de fouler aux pieds la procédure légale. Dans cette courte vidéo, André Patrick Roponat demande de laisser les devises en euro que ses préposés iraient compter dans son bureau.

Où sont les liasses de billets d’euros conservées par André Patrick Roponat ?

À l’heure où le Président de la transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, fait de la transparence la base de la réfondation du Gabon, il est tout à fait inimaginable de faire le lit à l’opacité. Ce qui nous conduit à nous questionner sur la consigne du Procureur à son préposé. « Mets ça là dans l’enveloppe, tu vas aller compter ça au bureau ». Sapristi !

Une injonction qui porte atteinte aux règles inhérentes aux conditions générales des saisies. Rappelons qu’après saisie d’espèces, le total est censé être mentionné dans un procès-verbal contresigné. La computation doit être faite sur le lieu de la saisie en présence des forces de l’ordre. Ce qui n’a pas été le cas au domicile de Ian Ghislain Ngoulou. Le magistrat ayant choisi d’aller évaluer une partie du butin et ces sommes d’argent en devises dans son bureau. Le CTRI est appelé à faire la lumière sur cette atteinte.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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