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Gabon : Guerre de tranchée entre Bilie-By-Nze et Ndong Sima sur les antennes de RFI

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Le débat sur le référendum constitutionnel de  ce samedi 16 novembre 2024 a pris une tournure personnelle, opposant deux figures majeures de la scène politique gabonaise : Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre, et Raymond Ndong Sima, son successeur et coordinateur national de la campagne pour le « Oui ». Les échanges acerbes entre les deux hommes, relayés par RFI le 14 novembre, illustrent la polarisation politique actuelle.

Invité à s’exprimer sur les critiques formulées par Alain Claude Bilie-By-Nze à l’égard du projet de Constitution, Raymond Ndong Sima n’a pas mâché ses mots. Selon lui, son prédécesseur serait mal placé pour commenter le processus référendaire ou les questions constitutionnelles. « Monsieur Bilie-By-Nze est, à mon avis, de tous les Gabonais, celui qui peut le moins s’exprimer sur ces questions tellement sensibles », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre de la transition a également accusé l’ancien chef du gouvernement d’avoir violé la loi en 2023. Il lui reproche notamment d’avoir modifié le Code électoral à quelques semaines des élections générales, une action que Raymond Ndong Sima qualifie de « forfaiture ». Il a ajouté que Bilie-By-Nze ne doit sa liberté qu’à la « magnanimité » du gouvernement actuel, qui a choisi de ne pas engager de poursuites judiciaires.

La contre-attaque de Bilie-By-Nze

Réagissant aux accusations sur la même antenne, Alain-Claude Bilie-By-Nze a vivement contesté les propos de son successeur. « Un État de droit n’a pas à être magnanime », a-t-il martelé, dénonçant une gestion gouvernementale basée sur des « émotions et sentiments » plutôt que sur des principes juridiques.

Concernant les modifications du Code électoral, Alain Claude Bilie-By-Nze a rappelé qu’elles étaient le fruit d’une concertation politique incluant la majorité et l’opposition. « Si c’était une violation de la loi, qu’on poursuive tous ceux qui ont participé à cette concertation et signé ce texte », a-t-il défendu. Il a également souligné que Raymond Ndong Sima avait lui-même participé aux élections régies par ce cadre légal, remettant en question la cohérence de son discours.

Une confrontation révélatrice des tensions politiques ? 

Les échanges entre les deux hommes mettent en lumière les profondes divisions au sein de la classe politique gabonaise. Alors que le référendum qui se tient dans quelques heures est censé marquer un tournant historique, les rivalités personnelles et les accusations de mauvaise gouvernance continuent d’éclipser le débat sur les enjeux réels du projet constitutionnel.

Dans un contexte où la transition politique reste fragile, cette confrontation publique pourrait accentuer la méfiance de l’électorat envers les acteurs politiques. En attendant, le duel verbal entre Alain Claude Bilie-By-Nze et Raymond Ndong Sima illustre l’urgence d’un débat plus apaisé et constructif autour de l’avenir institutionnel du Gabon.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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