Affaire Opiangah : quand la fiction judiciaire s’écrase sur les faits

Alors qu’une chronique anonyme s’emploie à tourner en dérision les démarches de l’UDIS dans l’affaire Hervé Patrick Opiangah (HPO), des éléments tangibles et vérifiables battent pourtant en brèche ce récit fictionnel. Entre incohérence procédurale, témoignage de la principale concernée et absence de base légale, c’est bien la justice qui vacille sous le poids de ses contradictions.
Dans une tentative malhabile de décrédibiliser la ligne de défense du parti UDIS et des avocats de l’homme politique gabonais, une chronique relayée par une supposée « presse judiciaire » s’est autorisée tous les excès. Entre insinuations, raccourcis et caricatures, elle cherche à réduire une affaire de droit à un spectacle médiatique. Mais en droit comme en politique, les faits sont têtus.
Une plainte postérieure à l’ouverture de l’enquête
La première anomalie de cette affaire Opiangah , et non des moindres, concerne la date de dépôt de la plainte. Selon le procès-verbal d’huissier de Maître Robert Ntchorere Ongonwou, lu en conférence de presse, le 13 février 2025, la plainte censée avoir été déposée le 14 novembre 2024 par Lucie Biloghe n’a en réalité été enregistrée que le 25 novembre.
Cette incohérence chronologique révèle une faille béante dans la procédure. Comment justifier qu’une enquête ait été déclenchée officiellement le 20 novembre 2024, alors qu’aucune plainte formelle n’était encore au greffe ? Cette irrégularité entache l’ensemble du processus judiciaire et soulève une question grave : l’instruction n’a-t-elle pas été construite sur une base frauduleuse ?
Une prétendue victime qui nie catégoriquement les faits
Dans un témoignage exclusif accordé à Gabon Media Time, Élisabeth Opiangah Mengue, la fille d’Hervé Patrick Opiangah, a fermement rejeté toutes les accusations portées contre son père. « Ces faits n’ont jamais existé, ni dans mon enfance, ni lorsque j’étais mineur, ni à l’âge adulte, ni avant, ni maintenant », avait-elle martelé.
Placée en garde à vue du 20 au 25 novembre 2024, elle a été confrontée aux plaignants et a maintenu la non-existence des faits. À la suite de ces auditions, aucune mise en examen, aucune mesure de contrainte, ni même une constitution de partie civile ne sont venues conforter le dossier. Sa remise en liberté immédiate vient confirmer la vacuité de l’accusation.
Une instruction relancée sans base juridique
Alors que l’article 195 du Code de procédure pénale prévoit qu’en l’absence de crime, délit ou contravention, la chambre d’accusation doit prononcer un non-lieu, celle-ci a néanmoins renvoyé le dossier en instruction au seul motif d’une non-comparution de l’intéressé.
Une telle décision dans l’affaire Opiangah, en l’absence de victime identifiée, de plainte régulière et de faits établis, s’apparente à un détournement de procédure. Une justice fondée sur des délais falsifiés et des vices formels devient elle-même justiciable.
Le procès par médias interposés : un écran de fumée
Qualifier de « budget de communication » les efforts de clarification de l’UDIS dans l’affaire Opiangah revient à dénier à un parti politique son droit élémentaire à défendre l’un de ses membres. Ce droit est d’autant plus légitime que les arguments avancés par l’UDIS sont basés sur des textes de loi, des dates officielles et des documents judiciaires – pas sur des invectives.
Opposer à cela une chronique non signée, truffée de sarcasmes, sans aucune référence juridique ni preuve tangible, c’est vouloir substituer la moquerie au droit, l’ironie à la rigueur judiciaire. Or, la République se défend avec des lois, pas avec des pamphlets anonymes.
Un procès du silence et de l’omission
Enfin, aucune ligne de cette fameuse chronique ne s’interroge sur la gravité de la convocation par le parquet de la République de Libreville, d’un journaliste, retenu sans motif valable pendant huit heures le 16 juin 2025, malgré la dépénalisation du délit de presse depuis 2018 (ordonnance n°00000012/PR/2018). L’État de droit ne peut survivre aux atteintes répétées à ses propres lois.
Dans ce contexte, le véritable scandale n’est pas la défense d’Hervé Patrick Opiangah. C’est l’acharnement procédural, l’instrumentalisation des institutions et le mépris des garanties fondamentales.
Conclusion : ni théâtre, ni fuite, mais un abus de procédure
Loin d’un « théâtre judiciaire« , l’affaire Opiangah est un miroir déformant des dérives d’un système qui oublie ses propres règles. Il n’y a ni fuite, ni escroquerie médiatique – seulement une procédure déclenchée sans base légale, une plainte antidatée, une victime qui nie les faits, et un homme poursuivi sans être inculpé.
La vérité ne se télécharge pas, mais elle ne se caricature pas non plus. Elle se confronte, au tribunal, sur pièces et sur preuves. Et si Hervé Patrick Opiangah a choisi de ne pas répondre à une convocation illégale, c’est justement pour défendre la seule chose qui vaille dans un État de droit : le respect de la loi.
GMT TV