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 Thierry Makando : « le Président de la transition fait le sourd au refus de la population de voir les membres du PDG »

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Permettez-moi d’en placer un à ce propos. La nomination des membres des deux chambres du parlement de transition est une totale désillusion pour le peuple gabonais. Les chambres du parlement devraient à la base comporter 70 membres pour l’Assemblée nationale et 47 pour le Sénat selon la charte de la Transition. Mais, à la demande des politiques, nous assistons à une augmentation considérable des membres de ces chambres via une modification de la charte aux allures des agissements du système Bongo-PDG. La Charte de la transition serait-elle devenue le torchon qu’était la constitution gabonaise où les pdgistes et les Bongoïstes essuyaient leurs basses besognes ?

Nous sommes emmenés à nous demander qui gouverne réellement cette transition, le politique de l’ancien régime ou les militaires ?

Comment comprendre que le Sénat se voit doter de 70 membres au lieu de 47 comme indiqué dans la Charte ? Meme questionnement pour les 98 députés en lieu et place des 70 contenus dans la même charte ? À quelle fin toutes ces personnes vont agir lorsque nous savons que le plus de la moitié de ces membres sont issus du Parti démocratique gabonais qui votaient souvent les lois uniques et bancales qui ont conduit le Gabon dans cette endémie chronique. Aussi, d’autres de ces membres sont des anciens du parlement déchu. N’aurait-il pas été simple de reconduire tous les députés et sénateurs qui étaient en fonction avant la révolution intervenue le 30 août 2023 ?

Si l’enjeu est de faire voter des lois qui vont devoir permettre de bâtir des institutions fortes, nous pensons qu’au lieu des faire des nominations de reconnaissance ou de copains et coquins, les critères de choix devraient être très rudes et sélectifs. Ainsi, nous aurions pu voir nommer : Ange Kevin Nzigou, Luc Bengone Nsi, Jean Rémy Yama, Moukagni Iwangou, Elsa Boukandou, Mussavu King, Richard Moulomba , Chamberlain Moukouama, Jonas Moulenda, Séraphin Moundounga, Alfred Nguia Banda… Mais hélas, le peuple gabonais tombe de nue, car depuis lors, nous assistons à des nominations qui n’augurent aucun lendemain rassurant. Le système se prépare à installer un régime plus vigilant que celui que le Gabon a déjà connu.

À quoi doit-on s’attendre si ce n’est qu’à affaiblir davantage notre État. Le changement devrait passer par un réel changement de mentalité qui devrait être perçu dès les premières nominations de la transition. Bien au contraire, c’est la déception totale à laquelle nous assistons. Le président de transition serait-il pris en otage par les ténors du système Bongo ? Oui, sommes-nous tentés de dire, tant seuls eux plafonnement davantage au sommet des institutions et priment dans tous les secteurs, à l’image de leur forte présence au parlement. Nous voilà bien déçus. Car le Président de la transition fait le sourd au refus de la population de voir les membres du PDG et leurs alliés continuer d’être vus au sein de nos institutions. Le peuple serait-il prêt à continuer d’assister à ce jeu sans agir ? Le temps nous le dira. Jusqu’ici nous soutenions la transition, mais cette façon de faire devient agaçant et périlleux pour notre pays.

Thierry Makando président de l’association « les fils du pays »

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