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SEEG : la production d’électricité menacée par une baisse inquiétante du stock d’eau dans la retenue de Tchimbélé

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Ce 20 juin 2024, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) a ouvert à la presse les portes de ses sites de production d’électricité de Tchimbélé et Kinguele. Objectif de cette visite supervisée par son Directeur électricité Estuaire, Arna Ndoutoume Minto’o, informer l’opinion publique de l’inquiétante tendance baissière du stock d’eau dans la retenue de Tchimbélé, due principalement à un stress hydrique, qui pourrait compromettre la production d’électricité sur ces sites. 

C’est l’une des conséquences du changement climatique, et qui pourrait sérieusement impacter le quotidien des Gabonais, si chacun n’adopte pas des comportements responsables dans la consommation d’énergie électrique. En effet, depuis le mois de février 2024, une faible pluviométrie observée dans la Vallée de la Mbè a sérieusement compromis le renouvellement des réserves en eau de la retenue de Tchimbélé, contraignant ainsi les ingénieurs de la SEEG à optimiser la ressource, en attendant l’arrivée prochaine de la centrale électrique flottante annoncée il y a quelques jours.

La réserve d’eau désormais à 5 mètres du seuil critique 

C’est le principal indicateur qui inquiète les experts de la société d’État et qui les a conduits à prendre des mesures d’optimisation afin de limiter au maximum les effets néfastes sur les ménages. En effet, si chaque année en période de saison sèche la retenue d’eau de Tchimbélé connaît une décrue importante, cette année en particulier, les ingénieurs ont des raisons de s’inquiéter « aujourd’hui, le niveau d’eau de la retenue de Tchimbélé se situe à 522 mètres. Nous avons des raisons de nous inquiéter parce que l’année dernière, nous avons atteint ce niveau en fin septembre, soit après la saison sèche », a indiqué le Directeur électricité Estuaire de la SEEG, Arna Ndoutoume Minto’o.

Selon ce dernier, le seuil critique en deçà duquel la fourniture en électricité pourrait être sérieusement impactée est de 517 mètres, soit 5 mètres seulement du niveau actuel. « Au regard de cette quasi-absence de pluies cette année, si nous continuons à faire fonctionner l’usine à 100% de ses capacités, nous allons vider ce barrage en moins de 2 semaines », a prévenu le Directeur électricité Estuaire.  

Des délestages contrôlés nécessaires en attendant l’arrivée d’une centrale flottante

Les Barrages Tchimbélé-Kinguélé fournissent plus de 50% de l’électricité consommée à Libreville. Afin d’éviter un black-out dans la capitale, la production sur le site de Tchimbélé a été réduite à 50% de sa capacité normale. Quant au site de Kinguélé, ce sont deux groupes qui sont pour le moment sont maintenus en fonction car ce barrage reste dépendant du débit d’eau turbiné à Tchimbélé, et de l’apport des bassins versants intermédiaires. 

Une politique de rationnement à l’origine des délestages de ces derniers jours. En effet, en attendant l’arrivée fin juillet 2024, puis la mise en service de la centrale électrique flottante de 150 mégawatts, qui permettra une stabilisation du réseau en attendant un retour des pluies, la Société d’énergie et d’eau du Gabon a mis en place une stratégie de délestages contrôlés, tout en prenant le soins de restreindre le plus possible les délestages nocturnes. 


Dans ces moments de conjoncture difficile, les populations sont invitées à contribuer à l’effort grâce à des comportements de consommation responsables. Lesquels tiennent à des gestes simples tels que éteindre les lumières dans des pièces vides, débrancher les appareils inutilisés, éteindre la climatisation dans les pièces inoccupées, et bien d’autres gestes de sobriété qui ont pour effet direct de décongestionner le réseau pendant les pics de consommation, généralement entre 19 heures – minuit. 

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