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SEEG : 8,4 milliards de FCFA de surfacturation annuelle à l’Etat gabonais

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Alors qu’elle impute ses difficultés financières à l’Etat gabonais depuis plusieures années, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) semble plutôt jouer sur les chiffres, comme le révèle un rapport affublé de la mention « confidentielle » transmis à la présidence et dont Gabon Média Time a pu se procurer une copie. Dans ledit rapport, il est évoqué une surfacturation mensuelle de l’ordre de près de 700 millions de FCFA de la SEEG vis-à-vis de l’État gabonais. Une somme qui ramenée à l’année correspond à 8,4 milliards de FCFA. Une manœuvre déplorable qui souligne la mauvaise gouvernance de cette entité au cœur de nombreux scandales. 

Dans l’incapacité de résoudre la problématique d’accès à l’électricité pour les 350 000 Gabonais qui n’y ont pas accès en 2022, la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG), adepte des solutions cosmétiques à l’image de la « brigade bleue » dont les résultats n’ont pas été au rendez-vous, semble exceller dans les malversations financières. C’est ce que révèle un rapport de 2022 à l’endroit du président de la République, qui souligne notamment « une conspiration de fausse facturation » orchestrée par cette entreprise au détriment de l’Etat gabonais et des populations gabonaises.

Des surfacturations de la SEEG stratosphérique  

En effet, élaboré dans le cadre de la Task force sur le Finex, ce rapport qui avait pour ambition « de passer en revue le fichier de la dette extérieure et de s’assurer de son exhaustivité avec une tolérance zéro en cas de fraudes, fausses déclarations, de surfacturations ou de rétro-commissions » décrit ce phénomène qui se chiffre par mois à près de 700 millions de FCFA au détriment du seul État gabonais. Une véritable conspiration symbolisée par l’analyse des factures d’électricité du Stade ENGONG sis à OSSOUGOUDZAP près d’OYEM qui ont révélé une « facturation disproportionnée » de l’ordre de 54 millions de FCFA par mois. 

Alors que le compteur de ce stade numéroté E53117438 de marque SL7000 Actaris est HORS SERVICE et présente un ECRAN BLANC, cette somme colossale interroge quant à sa véracité, d’autant que les installations de cet édifice construit pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2017 sont inutilisés. Signe d’une gestion scabreuse faite de malversations et autres détournements, cette surfacturation grotesque, devrait interpeller les autorités de la transition qui ont fait du retour à la bonne gouvernance au sein des entités sous contrôle de l’Etat, leur credo. 

Concernant la SEEG, entreprise au chiffre d’affaires de 240 milliards de FCFA en moyenne au cours de trois dernières années et qui malgré les difficultés, réussit à dégager une masse salariale de 47,5 milliards de FCFA pour la seule année 2021, alors que le budget des investissements a fondu comme neige au soleil pour ne représenter que 21 milliards de FCFA la même année, ces manœuvres interpelle sur la réelle volonté cachée par la réquisition de 2018. Une réquisition qui n’a d’ailleurs fait qu’amplifier les malversations. A charge désormais au ministère de l’énergie de se saisir de cette question, à l’heure où la SEEG lui réclame des milliards de FCFA d’impayés.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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