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Référendum 2024 : de la nécessité pour le général Oligui Nguema de recevoir les partisans du NON

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Le référendum constitutionnel du 16 novembre 2024, qui a vu le triomphe du « Oui », n’a pas mis un terme aux tensions politiques que traversent le Gabon. Parmi les opposants au texte, des figures influentes et des partis politiques ont dénoncé un processus qu’ils jugent insuffisamment inclusif. Face à ces critiques, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition, a affirmé : « Chaque opinion compte, chaque voix mérite d’être entendue. » Une déclaration qui ouvre la voie à un dialogue indispensable avec les partisans du NON pour assurer la stabilité et la cohésion nationale.

Les partisans du NON au référendum, bien qu’hétérogènes, se retrouvent autour de revendications communes : une transition plus inclusive et des garanties démocratiques renforcées. Parmi eux, le Front du Non Objectif, qui regroupe des figures comme Jean Rémy Yama, leader syndical et défenseur des droits des travailleurs, Marcel Libama, syndicaliste engagé pour l’éducation, ou encore Fred Aurèle Zehou Moussok, fervent critique de l’actuel processus.

À leurs côtés, des personnalités issues de la sphère politique, telles que Jean Valentin Leyama, secrétaire exécutif du parti Réagir, ou la Dr Pélagie Itsana, militante pour une meilleure représentation des femmes, ont également appelé au rejet du projet de Constitution.

Le mouvement Ensemble pour le Gabon, dirigé par Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre, a été particulièrement actif. L’ancien premier ministre, accompagné de figures comme le Dr Germain Iloko Boussegui, Axel Stophene Ibinga Ibinga du Mouvement Politique Alternative, et David Labaye, ex-député du Rassemblement héritage et modernité, ont plaidé pour une transition plus ouverte et se sont montré critique envers certains aspects du texte.

Enfin, des partis établis comme le Parti Social Démocrate (PSD) de Pierre-Claver Maganga Moussavou, le Parti du Peuple Gabonais (PPG) de Jean-Romain Fanguinoveny, et le Mouvement Priorités Citoyennes de Guilou Bitsutsu-Gielessen ont apporté leur voix à cette opposition. Luc Bengono Nsi et le Morena ont également insisté sur l’importance d’une transition respectant les fondements démocratiques.

Le besoin d’un dialogue inclusif 

Des prises de position non négligeable perceptible notamment à travers le taux d’abstention estimé à 46,46% qui devrait interpeller les autorités de Transition en tête desquelles le président de la Transition qui lors d’une rencontre avec les acteurs politiques avait réaffirmé sa volonté d’être à l’écoute des voix dissonantes.  « Il ne faut pas les exclure, ils font partie du Conseil national de la démocratie, c’est avec eux qu’on doit discuter pour savoir ce qui dérange. Nous étions ensemble le 30 août 2023, il n’y a pas de raisons qu’on se sépare à mi-chemin. », a-t-il lancé. Ce rappel du rôle central de l’unité nationale résonne comme un appel à inclure les critiques dans le processus de transition.

La volonté du CTRI de maintenir un dialogue pourrait permettre d’apaiser les tensions et de renforcer la légitimité des réformes en cours. Pour cela, une rencontre avec les figures du NON serait une étape cruciale, non seulement pour clarifier leurs griefs, mais aussi pour les impliquer activement dans la construction des nouvelles institutions.

Les personnalités et dossiers sensibles

Parmi les partisans du NON, certains sont confrontés à des controverses ou des obstacles judiciaires. Hervé-Patrick Opiangah, président de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS), voit sa position affaiblie par des démêlés judiciaires. La Direction des Affaires Criminelles a indiqué que des investigations sont toujours en cours, alimentant les spéculations sur une instrumentalisation politique. Pourtant, son expérience politique et sa capacité à rassembler ne peuvent être ignorées.

Le Professeur Albert Ondo Ossa, figure d’Alternance 2023 et seul membre à appeler à voter NON, reste une voix incontournable. Sa rigueur intellectuelle et ses critiques du processus électoral méritent d’être prises en compte pour crédibiliser les prochaines étapes de la transition.

Un défi pour la transition

Pour le général Oligui Nguema, recevoir ces personnalités serait un signal fort en faveur d’un Gabon véritablement inclusif. Intégrer des figures comme Bilie-By-Nze, Maganga Moussavou, ou Jean Rémy Yama au dialogue, voire dans des organes consultatifs, pourrait renforcer la cohésion nationale.

En ouvrant la porte à ces partisans du NON, le CTRI montrerait sa capacité à transcender les clivages et à inclure toutes les sensibilités politiques et sociales. Ce serait également un moyen d’apaiser les tensions et d’assurer que la transition reste fidèle à son ambition initiale : la restauration des institutions et la consolidation de la démocratie au Gabon.

Dans un pays où les crises politiques ont souvent été exacerbées par l’exclusion et le manque de dialogue, cette démarche pourrait poser les bases d’une gouvernance plus inclusive et d’un avenir plus stable.

Harold Leckat

Juriste Contentieux, Fondateur et Directeur de publication. « Les hommes ont inventé l'Etat pour ne pas obéir aux hommes », pour affranchir les rapports d'autorité de ce qu'il a d'humiliant pour un homme d'avoir à se soumettre à la volonté d'un autre homme. » Georges Burdeau, Juriste.

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